mercredi 29 août 2007

Doutes

Il y a tellement de choses dont j'aimerais parler aujourd'hui!

Ce retour au travail qui se fait péniblement dû à ma cicatrice qui pique et qui me donne des maux de tête régulièrement. Cet intoxication alimentaire dont j'ai été la victime hier en après-midi. La fièvre et le malaise qu'il m'a causé! Les nuits à travers lesquelles je réussi à dormir que quelques heures. La fatigue au matin d'avoir si peu récupéré.

Ce début d'année rempli de responsabilités, d'organisation, de "coatching", de planification et de stress. Les retrouvailles avec ces petits bouts de choux perdus après deux mois de vacances. Le temps et la patience nécessaires pour les accompagner, les aider à vivre une belle rentrée et à réintégrer ce milieu rempli de contraintes, d'exigences et de demandes qu'est l'école.

Ce bel étranger qui se livre à moi jour après jour. Il se dit intoxiqué de moi, je suis sa drogue. Il commence ses journées avec l'envie de les terminer pour revenir au plus vite près de moi. Il m'appelle au courant de la journée, simplement pour savoir comment je vais. Il annule des rendez-vous pour pouvoir être à mes côtés.

Moi qui réalise de plus en plus à quel point mon passé a laissé des taches sur ma perception d'une relation. Moi et ma carapace ... Moi et ma façade... Moi qui se laisse ennivrer par l'exitation que ce bel étranger peut provoquer seulement en m'embrassant. C'est du jamais vu! Moi qui suis toujours aussi déstabilisée que la sexualité ne soit pas la source première de nos rencontres. Nous avons fait l'amour une seule fois depuis que nous nous voyons. La tendresse, les carresses, la douceur et la communication prime pour le moment. Moi qui tente d'apprivoiser tout cela. moi qui commence à apprécier tout cela.

Lui qui est patient avec moi. Lui qui me respecte dans ce que je suis. Lui qui aborde la déception que je peux lui causer en lui mentionnant être désillusionnée face aux hommes et à l'amour. Lui qui est prêt à renverser la vapeur et à faire sortir l'espoir qui siège tout au fond de moi, et ce, en douceur en respectant mon rythme. Lui qui est prêt à apprendre, à s'ouvrir dans plusieurs domaines qui lui sont moins familiers.

Moi qui crains un peu ce début de relation. Moi qui a l'habitude de reculer lorsque cela devient sérieux. Moi qui a peur de se tromper. Moi qui a peur de ne plus savoir aimer. Moi qui doute. Moi qui apprécie sa présence. Moi qui prends plaisir à le flatter, à l'embrasser, à le regarder. Moi qui le laisse entrer dans ma vie.

Lui qui me dit que cela fait longtemps qu'il n'a pas ressenti ce qu'il ressent pour moi. Lui qui aimerait probablement que ce soit aussi clair pour moi que pour lui. Lui qui prend le temps de vérifier si j'ai confiance en lui.

Moi qui reste indifférente devant le fait qu'il reçoive des appels d'anciens dossiers lorsqu'il est à la maison. Moi qui reste indifférente devant le fait qu'il rencontre son ex avec qui il passé dix ans sous prétexte qu'une déception de plus ou de moins dans ma vie face aux hommes ne changera pas grand chose. Moi qui ne sait même pas si cela me blesserait qu'il ne soit que de passage.

Moi et lui en plein apprentissage l'un de l'autre et de nous ensemble.

Hier soir il m'a demandé comment j'allais faire pour dormir les quatre prochaines nuits seule étant donné qu'il commence son shift de nuit. C'est avec le sourire que je lui ai dit que j'allais faire ce que j'ai fait et très bien fait lors de mes années de célibat. Dormir seule, prendre toute la place dans mon lit, faire l'étoile, apprécier les petits bouts de draps encore froids avec le bouts de mes pieds. Loin de moi était mon but de le blesser, mais n'aurait-il pas mieux aimé entendre que j'allais m'ennuyer?

Comment puis-je affirmer une telle chose quand j'ignore l'effet que cette distance provoquera en moi. Pour le moment, je vois son travail comme quelque chose de positif. Je vais retrouver mon univers, ma solitude et qui sait, peut-être qu'il me manquera? Et si c'est le cas, vais-être capable de lui faire savoir?

Et si rien ne se développait en moi? Et si je n'arrivais pas à être amoureuse encore une fois dans ma vie? Et si le confort était la seule chose qui m'attendait dans le futur? Saurais-je en être satisfaite pour le reste de ma vie? Pourrais-je avoir des enfants avec un homme avec qui il fait bon être sans pour autant avoir cette sensation passionnée que je recherche tant?

En fait, je doute beaucoup de moi. Je doute de mes capacités à aimer. Je doute de ce que je cherche. Je doute que cette sensation recherchée soit bénifique à long terme. Je doute que si je ne la ressente pas les choses soient vouées à l'échec. Je doute de ma capacité à être en relation. Je doute de ma capacité à me donner. Je doute de ma capacité à m'engager.

Je doute, je doute, je doute...

Autant j'étais là il y a quelques jours à peine à ne me poser aucune question, autant je suis là depuis ses révélations à craindre la suite. L'anxiété de rencontrer sa famille, d'avoir à me pousser pour surmonter tous pleins d'anticipations, de bousculer mon confort et ma sécurité par la présence d'un autre dans ma vie.

Pourtant, hier en l'embrassant sur l'oreillé, j'aurais pu pleuré tellement c'était bon, tellement je me sentais remplie, tellement je me sentais excitée. Et comme nous le faisons depuis quelques jours, notre désir n'est pas consommé...Le feu de l'excitation s'éteint par lui-même tout doucement comme pour se laisser se désirer plus longuement, plus lentement. Nous passerons à l'étape suivante quand tous deux sauront certains d'être "clean" afin de partager des moments intimes sans écran à notre plaisir.

Le voilà qui m'appelle. Ça me fait sourire...

lundi 27 août 2007

Laissons la nature faire son oeuvre

C'est tout bonnement, qu'hier, mon bel inconnu m'a annoncé qu'il allait régler de vieux dossiers cette semaine pour en mener un de front, le mien.

Sur le coup, j'ai pensé à Marc Boilard, vous connaissez? Je déteste ce personnage qui se fait très prétentieux à mes yeux. Il parle de filles comme de dossiers sur lesquels l'homme se doit de travailler afin de les régler (conclure, baiser). Donc, lorsque mon étranger m'a annoncé sa nouvelle, j'ai pris soin de lui demander s'il était un fan de ce type. À mon grand soulagement, il ne l'est pas. C'était sa façon, à lui, de me dire qu'il allait mettre fin aux précédentes rencontres toujours à demi-actives pour me faire une place dans sa vie. Il m'a annoncé que depuis notre rencontre, il n'avait plus du tout envie de butinner. Puis, il m'a demandé ce que j'attendais de lui.

En fait, j'attends rien. Je suis bien en ce moment, je profite du temps que je passe à ses côtés. Nous avons beaucoup de plaisir, qui pour une fois ne se résume pas à de la sexualité, nous vivons de bons moments de tendresse, de complicité, de bonnes discussions engagées, des fous rire et encore des fous rire...

Je lui ai dit tout cela en lui expliquant que la vie nous mènerait là où elle en aurait envie. En attendant, je m'engageais, à mon tour, d'arrêter mes rencontres et de mettre un terme aux échanges entamés avec d'autres prétendants.

Je croyais bien être remplie de questionnements, de craintes à ce point-ci d'une relation et à ma grande surprise, rien! J'en suis même confuse. Comment se fait-il que je ne me pose pas de question? Comment se fait-il que je n'aie pas envie de prendre mes jambes à mon cou? Comment se fait-il que je sois si relax devant autant d'intérêt porté à mon égard?

Faut-il être mazo pour chercher à se poser des questions lorsque ces dernières ne viennent pas d'elles mêmes?

C'est avec le sourire que j'en fais le constat et que je réalise que je suis bien dans ce que je vis présentement. Tout simplement, bien! L'eau coule tout doucement dans le ruisseau comme elle se doit, enfin c'est ce que je crois.

Ses visites et ses appels devenus fréquents ne me tombent pas sur les nerfs, je les trouve même mignons. Je n'ai pas envie de le pousser en bas du lit au bout d'une demi heure à ses côtés. C'est du non connu depuis ma dernière rupture.

La vie n'est-elle pas remplie de surprises?

Qui l'aurait cru? J'en suis la première étonnée...

À toi ma chum, je te dis encore une fois...tu avais raison...Mais ne pars pas en peur là...je ne suis pas marier, je ne suis pas prête à être enceinte, je ne suis pas encore amoureuse...Je sais que tu en rêves, que tu es toute excitée pour moi, mais ne sautons pas aux conclusions trop vite...même si avec le temps et tes prédictions tu commences à me troubler...Je t'embrasse...

Laissons la nature faire son oeuvre!

samedi 25 août 2007

Jamais deux sans trois...

C'est en cette journée plutôt moche que j'ai décidé de me lancer dans mon ménage.

Après avoir fait l'intérieur, l'envi m'a pris de laver ma porte patio. Le moustiquaire avait besoin d'un bon nettoyage. Je l'ai donc descendu (j'habite au deuxième) et je l'ai installé afin de l'arroser avec l'arrosoir. En me pencahnt pour atteindre cette dernière, je me suis cognée la tête bien comme il faut sur le coin d'une feuille de métal assez épaisse qui sert à faire des toits.

Première réaction: "haaaaaaaaaa, aoutch aoutch aoutch" je mis ma main sur la plaie en sachant très bien qu'il y aurait sûrement un peu de sang. Quelle ne fût pas ma surprise...ma main était remplie et j'ai senti le sang couler tout le long de mon visage. Avec une certaine panique dans le corps, j'ai enjambé les escaliers afin d'aller me mettre la tête dans l'eau froide. Faiblesses par dessus faiblesses, panique par dessus panique, le sang était on ne peut plus au rendez-vous. Moi qui perds connaissance à la vue d'une simple goutte!

Avec peine et misère j'ai mouillé une débarbouillette et en rempant je me suis rendue dans ma chambre là où mon téléphone se trouvait. J'ai pris tout mon petit change pour appeller mon frère qui habite juste en bas de chez moi. Lorsqu'il est arrivé et qu'il m'a vu, la panique s'est emprise de lui à son tour. Il ne s'est même pas approché de moi. Le sang qui coulait dans mon visage et qui se traçait un chemin jusque dans mon cou à eu raison de lui.

"Je ne peux pas t'aider, je ne peux pas voir ça, je vais perdre connaissance, qu'est-ce qu'il faut que je fasse?" Je lui ai donc demandé de communiquer avec ma mère, c'est ce qu'il a fait. Il a ensuite rassemblé toutes ses forces pour venir me laver le visage et il est ressorti de ma chambre en me disant que ma mère serait là sous peu. Pauvre de lui, il faisait pitié à entendre. Il aurait tant aimé aider sa petite soeur, mais il savait qu'il ne serait pas d'une très grande aide en perdant connaissance.

Ma mère est ensuite arrivée. À la vue de la plaie, elle m'a dit que l'on devait de rendre à l'hôpital. Après deux heures d'attente, couchée sur une civière à tacher tous les draps, un mal de tête assez intense s'est emparé de moi. Trois tylenol plus tard et deux autres heures et demi d'attente, je me suis fait faire quatre points. Encore une fois, les faiblesses se sont emparées de mon corps. La fatigue, le choc, le fait de ne pas avoir mangé de la journée et la douleur n'était guère des alliées dans mon état.

Le docteur suggéra à ma mère de me garder pour la nuit. "Il arrive parfois, après un traumatisme crânien, que certains patients vomissent la nuit, qu'ils ne se sentent pas bien, si tel est le cas pour votre fille, voudrait mieux qu'il y ait quelqu'un avec elle et qu'elle soit reconduite à nouveau à l'hôpital." J'ai pensé à mon affaire sur la route du retour. Je préférais dormir dans mon lit, dans mes affaires, prendre une douche et nettoyer tout ce sang séché dans mes cheveux. Si une complication faisait surface, j'appellerais ma mère sur le champ.

Afin de rassurer mon grand frère, je l'ai téléphoné à mon arrivée. Il n'a pas réussi à mangé depuis que mon accident est arrivé. Il est allé voir la feuille de métal, mes cheveux y étaient accrochés comme pour prévenir qu'il y avait un danger possible à cet endroit. Il a attaché une corde jaune afin d'éviter qu'une telle chose se reproduise, puis, je crois, qu'il a culpabilisé un peu.
Il ne me l'a pas dit, mais au téléphone, il a pris soin de me dire que cela aurait pu être évité...

Bref, mon moustiquaire est encore sale! Et moi, crevée! La tête me fait mal, les cheveux aussi et mes nerfs sont tellement tombés à plat qu'une bonne nuit de sommeil ne me fera sûrement pas de tort.

J'ai maintenant trois cicatrices sur la tête...j'imagine que c'était celle qui me manquait!!!

Jamais deux sans trois!!!

jeudi 23 août 2007

rencontre # 2 la suite...

Voilà, c'est fait!



Je m'en suis très bien sortie. J'ai passé une belle soirée à travers laquelle les discussions giclaient à profusion. Questions après questions ce bel inconnu cherchait à me découvrir, à me connaître, à m'apprivoiser. Après quelques portes fermées sur LE SUJET tant anticipé de ma part et quelques verres derrière la cravate, je lui ai fait lire "mon livre, première partie".



Je me suis dis qu'après cette lecture, il saurait tout de moi. Il pourrait prendre ses jambes à son coup si tel était son désir après ces découvertes. Sexualité, anxiété, agoraphobie, crise de panique, colon irritable...Tout y est traité...Je venais tout juste de me mettre vraiment à nu devant ses beaux yeux verts remplis d'intrigue et d'intérêt pour mon écriture. Avant qu'il ne se mette à la tâche, je l'ai bien averti que certaines découvertes pourraient lui faire peur et même faire en sorte qu'il ait envi de quitter les lieux. Il m'a répondu tout bonnement: " je ne suis pas quelqu'un qui juge!" Et moi de lui rétorquer: " Souviens-toi de cette phrase pendant ta lecture!"


Il s'est installé, un cigare à la main, un verre de vin posé à côté de lui et il s'est lancé dans le récit de ma vie. Je l'ai entendu émettre quelques sons ici et là, puis, me dire que mon histoire ressemblaitbien à la sienne. Quelques fois, j'allais me poster derrière son épaule pour voir où il était rendu, pour voir quand je devais aller me cacher. Et, c'est ce que j'ai fait. Dans ma chambre, je tentais de camouffler ma gêne à l'écart de son regard.

Puis, il est apparu sous le seuil de ma porte. Il m'a dit: "Question pour toi, qu'est-ce que c'est de l'agoraphobie?" Je lui ai dit que c'était difficile à expliquer et qu'il devait se rapprocher un peu de moi pour que je me sente alaise de lui en parler. C'est ce qu'il a fait. Un peu gêné à son tour d'entrer dans cette pièce plutôt personnelle.

En toute simplicité, je lui ai expliqué. Sa réaction ne fût guerre ce que j'avais prédit. Il était là, à mes côtés, attentionné, curieux et intéressé à comprendre un univers qui lui était, jusqu'alors, inconnu. Il m'a fait part de sa philosophie des choses...Ce fût intéressant! Pour lui, un manque de confiance en moi est à l'origine de tous ces malaises. Le fait que j'ai été mal accompagnée dans ma vie n'avait pas aidé. Il s'expliquait les choses ainsi en me faisant constater que j'exerçais un métier très exigeant et que si j'y arrivais, c'était grâce à ma confiance en moi du côté professionnel. Je me devais donc, maintenant, d'être bien accompagnée, de reprendre confiance en moi en accumulant des réussites et des accomplissements de toutes sortes.


Et ainsi, une autre discussion remplie de contenu prenait forme. C'est au alentour d'une heure du matin qu'il m'a dit:"je dors ici, moi?" Je lui ai fait savoir qu'il était le bienvenue.

"""Après notre premier rendez-vous, il m'avait fait savoir qu'il aurait aimé que je l'invite à dormir à mes côtés. Je lui avais expliqué que c'était mieux que les choses se passent ainsi. Je lui ai fait savoir comment je pouvais perdre de l'intérêt pour quelqu'un une fois que j'avais "baisé" avec. Je lui demandé s'il pensait vouloir me revoir ou si au contraire, il voulait une aventure. Dans le premier des cas, vallait mieux prendre notre temps, dans le deuxième, se jetter la tête première à l'eau. Il m'a dit qu'il ne cherchait en aucun cas une aventure. C'est donc à cet instant qu'il m'a dit que nous aurions pu dormir l'un à côté de l'autre sans qu'il ne se passe quoique ce soit. Rectification de ma part, ça ne se peut pas! Chaque fois que l'on m'a offert de dormir en cuillère, ça finit en parti de fesses. Personne ne pourait se déplacer pour moi sans que la sexualité ne soit en cause. Pour lui, je sortais d'une autre planète. "Ça existe encore Karim de se coucher le soir accompagné et que l'autre soit encore là, à tes côtés aux chants des oiseaux."

Est-ce moi qui est vraiment déviée ou est-ce lui qui est trop sweet? Il sort d'une relation de dix ans...Ça doit être ça!!! Il n'a pas encore "pogné" le feu et la folie de les accumulés dans son lit...


Une fois ma bienvenue lancé à ce qu'il partage mon lit pour la nuit. Il s'est levé, il a été se brosser les dents. Il avait tout prévu le coquin!!!

Il s'est recouché à mes côtés en me glissant à l'oreille:" on dort en cuillère ce soir!" Puis, je lui dis:" tu crois?" Nous nous sommes rapprochés et pour la première fois, nos lèvres se sont rencontrées. Comme si nous avions échangé des tonnes de baisers auparavant, tout se faisait naturellement, tendrement, doucement et délicieusement. Nos langues se rencontraient en enchainant un série de mouvements tendres et délectables.

Je me suis offerte à lui, en toute douceur, sans cette pensée de performance qui a jadis toujours guider mes gestes dans de telles circonstances. Et c'est ainsi que nos corps se sont enlacés, carressés, savourés...Il m'a ensuite demandé si j'allais le jetter comme un déchet puisque nous avions fait l'amour...

Il m'a ensuite collé, une bonne partie de la nuit. Et à son réveil, il s'est encore glissé contre moi jusqu'à ce que le temps ne lui permette plus de rester. Il m'a embrassé, m'a souhaité une bonne journée et m'a dit:" Tu m'appelles ce soir après le boulot si tu veux ou demain ou après-demain. Appelle-moi quand tu veux!"

Et c'est ce que j'ai fait...

Notre troisième rencontre a eu lieu, au beau milieu de mon grand lit, nos deux corps se sont enlacés et après quelques échangent sur notre journée et quelques rires, nos yeux se sont fermés jusqu'à ce que le sablier du temps mettre fin à cette dernière.

mercredi 22 août 2007

rencontre # 2 haaaaaaaaaaaaaaaaa

Voilà que c'est avec une grande nervosité, un plein bagage d'anxiété que je l'attends!

Celui, qui, parmis ces quatre hommes s'est démarqué par son approche, sa simplicité, son humour, son authenticité. Il est à trente minutes de venir faire une deuxième rencontre avec moi, autour d'un repas copieux que je nous ai préparé.

Sachez que j'ai nullement faim! Mon ventre me fait savoir qu'il est bousculé par ma tête qui, elle, n'arrive pas à contrôler mon anxiété (imodium vous êtes bienvenue). Je déteste m'alimenter devant des gens que je connais peu. Mes premières crises de panique se sont produites lors d'un repas. J'ai donc en tête toujours cette sensation horrible qui accompagne cette activité tout à fait banale et essentielle.

Les techniques de respirations sont au rendez-vous.

Dépêche-toi d'amener le vin que je me détende un peu. mais pas trop, que j'aie le temps de me calmer...

Pendant toute l'année que je viens de passer en célibataire, j'ai toujours anticipé ce genre de moment. J'ai cette autre préoccupation en tête. S'il savère que nous poursuivons à nous fréquenter, comme c'est parti, je devrai lui avouer mon désordre mental. Pas de la petite bière ça!!! Comment réagira-t-il? Va-t-il fuire? Aurais-je assez d'importance à ses yeux pour que cela ne devienne qu'un détail?

Encore une fois, je mets la charue devant les boeufs. Toujours cette manie d'anticiper. Pourquoi je n'arrive pas à rester dans le moment présent? On est toujours loin d'en être là...
Reste qu'il m'appelle presque tous les jours depuis notre premier échange sur le net. Et que je dois l'admettre, il me fait de l'effet...

À ce que j'aimerais, en ce moment, pousser un grand cri!!! Vider ma tête et mon corps de tous ces tourments.

Rationnaliser...rationnaliser...et tenter encore de rationnaliser...

Respirer...respirer et tenter encore de mieux respirer...

Je vous en redonne des nouvelles!!!

dimanche 19 août 2007

Rencontrer...

Comment se fait-il que des gens soient autant accrochés à l'apparence physique?

J'en conviens, une attirance doit être présente, mais de là à éviter de rencontrer une personne lorsque l'on connait sa taille et son poids...Rien n'indique comment le poids est réparti? Rien n'indique si la personne porte bien son poids ou pas.

Voilà que je vis des expériences de rencontres depuis une semaine, suite à mon inscription sur un site de rencontres. Je suis découragée de voir à quel point les gens sont superficiels. Soit ça ou les hommes veulent juste une aventure. Tu sembles avoir une grosse poitrine....hummm....
Passerais-tu la nuit avec moi? Tu te sens cochonne ce soir? Et j'en passe!!!

Non seulement c'est triste de faire ce constat en ce qui à trait aux désirs des hommes célibataires, mais en plus, ils n'ont rien à dire. Pas de stimulation cognitive!!! Des conversations dépourvues de contenu.

Qu'en est-il des hommes qui cherchent une relation sérieuse, des hommes qui ont finit de faire leurs trips de jeunes à la découverte de la vie sexuelle, des hommes ayant un minimum d'intellectualité pour être capable d'échanger sur divers propos?

Sont-ils tous pris?

Heureusement, à travers ces échanges tout à fait stupides et inutiles, j'ai fait la rencontre de trois hommes qui, très différemment, ont suscité un intérêt de ma part. Est-ce que la vie réussira à me surprendre avec l'un d'entre eux?

Trouverai-je un complice parmi eux?

J'en doute fort...Les déceptions s'accumulent...

Je tente de me répéter...

Que seul le temps me le dira...

Et qu'il ne faut pas perdre espoir!!!

Souvenez-vous ce qui arrive lorsque j'y pense un peu trop!!! JE PLANTE DU NEZ

(célibat-libellé:les mecs)

mercredi 15 août 2007

Bonheur en concentré

je suis presque gênée d'avoir un autre moment de bonheur à vous partager.

Comme si le fait d'en vivre autant ne m'était pas familier et comme si ce n'était pas bien de trop en parler. J'ai dû acheter cette idée là étant plus jeune?

Bref, hier, mes collègues de travail et moi, nous étions donnés rendez-vous au lac des sables à st-adolphe d'howard. Une fois par semaine, lorsque nous travaillons, nous jouons au volleyball à l'école après notre journée. Ça peut durer des heures et des heures pour parfois finir avec un popsicle ou une bière en main.

Afin de ne pas rouiller pendant l'été, nous essayons de nous donner un ou deux rendez-vous pour nous revoir et jouer ce sport qui nous fait tant de bien et qui nous amuse tellement. Hier c'était notre journée!

Quoi que frisquet, nous avons joué toute la journée. C'est tellement relax comme ambiance. Pas de pression. Tu manques ton coup, tant pis...on va en rire! Partie après partie, on se raconte nos étés, on blagues, on délires, on ... On a du plaisir. Contrairement à notre rituel scolaire, hier on s'en allait tous souper au chalet d'une collègues.

Une belle journée à la plage, suivie d'un bon repas arrosé juste à souhait et le comble...un spa en montagne bien chaud pour calmer tous ces muscles endoloris. Le feu, un étage plus bas, sintillait devant le merveilleux paysage qui s'offrait à nous. C'est sous un ciel ennuagé que nous nous sommes mis à jaser, à chanter à tue tête comme si la nature nous en redemandait. Puis la pluie s'en ai mêlé et tout ce que nous avons trouvé à dire c'est que nous étions bien et que la vie était bonne pour nous.

Entre-coupé de silences qui en disaient disons long, chacun savourions ce moment afin de mettre un baume sur une blessure ressante, sur une blessure persistante ou tout simplement pour ajouter du bonheur à celui qui existait déjà.

Ce fût un délice! Notre soirée s'est éteinte tout naturellement comme le feu, en toute tranquilité, avec beaucoup de douceur.

Mon plaisir ne s'est pas arrêté là...Il s'est poursuivi, le lendemain, en avant-midi, abord d'un canot et deux de mes collègues qui sont devenues de bonnes amies avec les années. Le paysage était magnifique, le silence à couper le souffle et la parole tellement il était bon à savourer.

Je savoure davantage ce genre de moment lorsqu'aucune crise de panique n'a pas fait surface, lorsque l'anxiété a été facile à gérer. Lorsque mon intestin de m'a pas fait faut bon. Dieu ce que je peux aimer la vie dans ce temps-là! Dieu ce que je peux apprécier vivre! Dieu que ça fait du bien à mon moral! Dieu que j'en ai besoin!

lundi 13 août 2007

charmante simplicité

Avec le beau soleil de ce matin, l'envie d'aller prendre une marche et de débarquer chez mes parents quelsques minutes m'a prise.

À mon arrivée, j'ai été rejoindre mon filleul dans son monde imaginaire. ( Ma mère le garde).
Je me suis mise à quatre pattes en imittant les rugissements d'un lion et un en arrière de l'autre en tournant en rond nous avons rugis. Jusqu'à ce que mon rugissement me mène droit à son cou et que je le donne une bonne volée de becs. Je ne m'en lasse jamais et lui non plus. Après le lion, ce fût l'éléphant, puis la cache-cache et la visite du jardin à mamie dans lequel mon petit poulet trouve des tomates miniatures qu'il se fait un plaisir de faire exploser dans sa bouche. Un pur délice de le voir aller. "Him, c'est bon nana" C'est comme ça qu'il m'appelle!

C'est alors que l'envie de manger une bonne coquille st-jacques s'est emparée de moi. Hum...
De retour à la maison, je me mets à mes fourneaux. HAAAAA!!! Pas de patate!
-"Maman, me rendrais-tu service? Pourrais-tu me faire cuire des patates, j'ai tout mon mélange à coquille près, mais pas de patate. J'ai une bonne portion, que penses-tu de partager le dîner avec moi?"

Ma mère a accepté volontier. Je me suis donc rendue pour une deuxième fois, aujourd'hui, chez mes parents. La tornade dormait tendrement dans le grand lit de sa mamie. Haaaaaa ce qu'il est beau. J'ai passé une commande à ma soeur et son mari, mais il les garde tous pour eux leurs petites merveilles!!!

Bref, nous voilà ma mère et moi assises devant cette coquille "karim'agine maman". Elle était bonne, gouteuse à souhait et la combinaison des deux chefs fût inspirante autant sur le point de vu culinaire qu'humain. Karim'agine maman par où on est passé! Imagine maman jusqu'où notre complicité peut nous mener?

Il y a de ces moments dans la vie....

Charmante simplicité, tu ne cesseras de m'étonner et d'agrémenter mon quotidien.

dimanche 12 août 2007

Trois petits cochons

J'arrive de voir le film de Patrick Huard: Les trois petits cochons...

Divertissant, drôle, troublant et surprenant. Ça vaut la peine de le voir!

Qui l'a vu? Vous avez apprécié???

jeudi 9 août 2007

Le compte à rebours est déclenché!!!19-18-17

C'est après avoir un peu deménage dans mon petit havre de paix en devenir, une corona à la main que je fais le constat de mon retour au travail qui s'approche à grands pas.

Le compte à rebours est lancé!

19 jours de repis. Je sais que ça vous fait probablement friser les oreilles vous qui n'avez que deux semines par année. Je l'ai toujours dit, ce n'est pas nous, enseignants, qui avons trop de congé, c'est vous qui n'en avez pas assez. De toute façon, ce n'est pas des vacances, nous ne sommes pas payés. Ce qu'un enseignant permanent reçoit l'été, c'est ce qu'il a gagné durant son année scolaire. La salaire est réparti sur l'année. pour ce qui est des autres, comme moi, sans permanence, c'est le chômage qui nous supporte pendant l'été. Laissez-moi vous dire qu'après un mois et une semaine sans salaire, les temps sont durs.

Bref, 19 jours avant de retourner me vider le coeur, l'âme et le corps pour des petis enfants qui n'ont pas été choyer par la nature. 19 jours dans lesquels je peux encore respirer librement, prendre du temps pour moi, me remplir d'énergie pour ensuite la distribuer à mes petits coco. Je ne me sens pas prête du tout. Avec le déménagement, les rénovations, le réaménagement et encore les rénovations non-terminées, disons que je n'ai pas vu les vancances passer.

J'ai tant à faire encore!

Je n'y peux rien. Comme tout le monde, je dois travailler et faire face à la musique d'un retour au boulot non désiré. Non pas que je n'aime pas ma profession, au contraire, c'est juste que je sais tout ce que ça implique et que ce n'est pas facile. Je vais travailler dur à essayer de rendre la vie à d'autres un peu plus simple, un peu plus plaisante, un peu plus juste, un peu plus belle, un peu moins souffrante!

Une autre petite corona m'aidera peut-être à me détendre!
À la vôtre!

mercredi 8 août 2007

Laisse ta trace

Vous êtes quelques uns à venir me visiter. C'est rare que l'on demande ça à de la visite, mais laissez votre trace. De la discussion jaillit la lumière. J'ose espérer que vous allez m'éclairer!
Commentaires, appréciation, vécu personnel, clin d'oeil...

Blogger vous êtes habitués...je vous fait confiance.

Non blogger, sélectionnez anonyme. Écrivez votre message, vous hésitez? Cliquez sur aperçu, vous êtes certains, cliquez sur publier. Une confirmation se fait dans le haut de la page. (message enregistré). Il ne vous reste qu'à monter pour admirer les traces de votre passage!

Sincèrement, le but d'avoir créé ce blog est bien celui de prendre le pouls de tous et chacun. Je veux grandir à travers les expériences des autres, je veux apprendre à m'accepter à travers l'acceptation des autres, je veux pouvoir me reprogrammer avec votre aide, je veux pouvoir partager avec d'autres ce qui m'habite, je veux, je veux et je veux...

Voulez-vous?

lundi 6 août 2007

Célibat

C'est après une nuit d'insomnie et un matin déchaîné entre la pluie et le bruit que je me suis dirigée chez une copine pour l'aider à peinturer sa chambre. Entre deux coups de pinceaux, les grandes questions existentielles se sont mises à retentir tout en s'entrecoupant de silence.
Est-ce que ça existe l'amour éternel? Si oui, dites-moi où on doit s'inscrire!
Comment se fait-il que certains ont droit à une existence amoureuse satisfaisante et que d'autres, comme nous, soyons déçues, soyons déprimées, soyons découragées par ce besoin essentiel qui est celui d'être aimé?
Pourquoi est-ce si simple pour certains?
Pourquoi est-ce si souffrant?
Crois-tu encore en la vie toi? Fais-tu encore confiance en la vie?
...
Ouf, pour être franche, je capote! J'essaie de ne pas y penser. Quand je m'arrête devant ces constations et ces déceptions, je plante du nez. C'est vrai, je déprime sérieusement. La solitude que j'ai appris à apprivoiser et à aimer devient lourde et insupportable. Ma vie perd tout son sens. J'angoisse et comme je suis silencieuse dans ces moments, mon entourage doit deviner que ça ne va pas. Sinon, j'ai de la difficulté à m'en sortir. Un simple appel rempli d'amour réussi parfois à me redonner un peu d'énergie pour recommencer à croire, recommencer à essayer de croire. C'est sans le savoir qu'ils me sortent de mes tourments.
J'essaie de croire. Tous les jours, j'essaie de faire confiance en la vie. J'essaie!
C'est relisant cette dernière ligne que les larmes me montent aux yeux. C'est tellement difficile d'essayer. C'est éprouvant et fatiguant. Ça me demande que je me parle, ça me demande d'afficher un sourire confiant, ça me demande d'être ouverte aux autres qui me disent qu'un jour mon tour va venir, ça me demande de regarder le bonheur des autres sans le jalouser et sans déprimer. Un masque qui camouffle tout cet aspect de ma vie.
Peut-être est-ce plus ardu par moment. Je ne m'étais jamais arrêtée à vraiment savoir tout ce que cela implique. Est-ce ma journée en compagnie de ma copine nouvellement seule après 6 ans et demi de vie commune qui m'a remis cette réalité déprimante d'une célibataire de 30 ans en pleine gueule? Est-ce mon manque de sommeil qui dramatise la question? Est-ce cette aventure sans lendemain qui a laissé des traces au passage?
Est-ce que je ne suis pas tout simplement en train de planter du nez en ce moment?

dimanche 5 août 2007

fin de l'aventure

C'est pour une deuxième fois, qu'hier après-midi, j'ai mis mon orgueil sur la tablette. L'espace d'un moment, je me suis questionnée à savoir si ça en valait la peine. En y pensant bien, je me suis dit que non. Aurais-je fait de ce bel inconnu l'homme de ma vie même s'il avait rappeler?

Toutefois, j'ai pris le combiné et j'ai téléphoné. Je voulais en avoir le coeur net. Si après ce deuxième message je n'avais pas de nouvelle, je saurais qu'effectivement ça n'en valait pas la peine.

L'heure de vérité a été lancée!

Je n'arrive pas très bien à comprendre l'attitude de cet homme. Il disait être heureux d'avoir retrouvé mon numéro, il disait être heureux de me jaser, il disait vouloir faire des activités avec moi, il a passé un bon moment chez moi, il a dormi à mes côtés, s'est recouché plusieurs fois tout près de moi lorsque le réveil a sonné, il m'a flatté, beccoté, puis embrassé avant son départ.

Pourquoi agir ainsi? Pourquoi ce donner cette peine? Ça aurait été bien plus simple de partir le soir même! Je n'avais rien demandé, rien insinué. Il était libre.

Est-ce la crainte de me faire de la peine?
Est-ce la crainte de ce que j'aurais pu penser de lui?
Avait-il besoin de tout cela pour être comblé?

Je reste sans réponse et sans explication face à ce coup de vent qui est passé chez moi en soirée ce mardi.

vendredi 3 août 2007

Escapade nocturne

C'est suite à une belle soirée bien arrosée que l'envi d'écrire me titille ce matin. J'ai goûté à quelque chose de bon dont j'aime me rappeler le goût depuis mon réveil. Sous le ciel étoilé de notre soirée, ma copine et moi avons décidée de se payer une escapade dans la piscine d'un voisin absent. La lune était là comme seule témoin de la petite douceur qu'on allait s'offrir. Après quelques longueurs côte à côte, notre imaginaire fertile, à toutes les deux, s'est enclenchée.
" L'eau est tellement noire qu'on se croirait dans l'océan!"
"Imagine-toi nager là toute seule au beau milieu de l'océan quand, sur tes jambes, tu sens des poissons, des requins te frôler la peau." C'est alors que sur le dos, nous nous sommes mises à flotter avec pour seul bruit celui de notre respiration respective. C'est à ce moment précise que sous mon regard fixé au plafond étoilé que j'y ai goûté. Tout au fond de mon être, une sensation de liberté, de plainitude, de vide intérieur s'est installée pour me laisser comme souvenir un goût de bonheur, de paix. Ce fût bref, mais comment bon!
Je sais que pour toi aussi, mon amie, ce fût un pur délice et ce, pour une toute autre raison! Saches que j'ai aimé cette escapade nocturne et qu'aujourd'hui, elle me laisse un filet doux et tendre aux lèvres que l'on nomme sourire.
Merci

jeudi 2 août 2007

Aventure!!!

Voilà de ça quelques semaines, j'ai rencontré un mec dans un BBQ. Nous nous sommes jaser de longues heures, ce fût plaisant. À mon départ, il se lance et me demande mes coordonnées, j'ai accepté sans aucune attente. Deux semaines sont écoulées avant que je ne reçoive un coup fil de ce bel inconnu. Géné d'avoir autant mis de temps, le déménagement et la perte de mon numéro furent les raisons qu'il me donna. Rempli de joie de l'avoir enfin trouvé, de pouvoir enfin me rejaser, il me propose une activité: Les chutes de Rawdon.

Je sais que c'est super, mais je ne veux pas y aller. La prise de poids m'empêche d'être alaise dans un maillot, aucune toilette sur place. C'est un most les toilettes lorsque l'on a l'intestin irritable, croyez-moi! Pour certains, que je considère chanceux, c'est la constipation qui les attend, pour ma part c'est l'inverse. Alors, inutile de vous convaincre sur l'importance d'avoir des toilettes à proximité surtout lorsque je vis quelque chose de nouveau. L'anxiété est à son comble et le risque que mon intestin se déchaîne est très élevé.

J'ai donc refusé l'invitation en lui expliquant que la prise de poids en était la cause. Après plusieurs tentatives de sa part à me convaincre, la réponse fût la même de ma part. C'est alors que j'ai pensé l'inviter à la maison pour une bière. Il a accepté et il s'est présenté chez moi le sourire aux lèvres.

Une fois ce topo dessiné, voilà ce qui me trotte dans la tête. Pour ma part, inviter un garçon à la maison = sexualité. Pour moi, un mec qui se déplace le soir vers 10hres pour venir prendre un verre à la maiosn = sexualité. Il est comme inconcevable, pour moi, qu'un homme se déplace seulement pour jaser. Ma copine n'en revient tout simplement pas lorsque je lui dis ça.

Comme il est évident, pour moi, qu'il va y avoir de la sexualité, je la provoque question de faire tomber un malaise de ma part. C'est tellement une évidence que ça va se faire de toute manière quand attendant, je trouve la situation ridicule, inconfortable. Ces regards, les messages corporels inconscients...

C'est donc ce que j'ai fait avec ce bel inconnu. provoquer la sexualité pour ???

Voila où j'en suis. Ma copine pensais que c'était pour exercer un pouvoir , un contrôle sur l'autre. À ça, je répond non.

La sexualité c'est tellement un domaine qui me connait, dans lequel je suis confortable, dans lequel j'ai une grande confiance en moi. Cela devient donc un moyen de me mettre alaise. Une fois l'échange de fluides faite, je suis relax, j'accepte plus d'être regardé, je suis détendue et je lance toujours cette même phrase: " libre à toi de partir ou de rester pour la nuit, sens-toi bien alaise, tout est ok pour moi" C'est la fille du passé qui fait son apparition. Ouverte d'esprit, avec qui c'est simple de poursuivre ou non, la compréhensive, la....

Je sais que ce n'est certaine pas de cette manière qu'un homme sérieux entrera dans ma vie. Pourtant c'est ce que je veux. Je crois qu'en quelque part j'ai royalement peur de l'engagement.
Peut-être est-ce aussi cette peur qu'un homme puisse vouloir d'une femme comme moi dans sa vie qui me pousse à agir ainsi? Je rejette toutes possibilités avant que l'autre ne le fasse!

Trois jours se sont écoulés depuis le départ de mon bel inconnu aux petites heures du matin. ce fût agréable, tendre comme aurevoir. Tout laissait porter à croire qu'il referait surface. Et non! Aucun appel reçu de sa part. Les questions commencent à se bousculer à la porte de ma tête.

Est-ce que c'est seulement ce qu'il voulait et je lui ai rendu la tâche plus simple?
Est-il gêné?
Croit-il que c'est moi qui ne voulait que ça de lui?
Est-il bien occupé au point où il ne peut me rejoindre?

J'ai pris mon courage et mis mon orgueil de côté l'espace d'un moment, hier soir, pour l'appeler. La boîte vocale me souhaita la bienvenue à laisser un message. C'est ce que j'ai fait. Si je n'ai aucun retour d'appel suite à cela, je tournerai la page sur un autre coup de vent dans ma vie, dans mon lit!

Un bel exemple de déprogrammation nécessaire ici!

mercredi 1 août 2007

Ma vie, première partie

Du plus loin que je me souvienne, ma vie a été remplie de moments, que je qualifierais de dramatiques.

Épargnée, contrairement à mes soeurs et à mon frère, de l’alcoolisme de mon père, j’ai eu une enfance assez belle. Inconsciente de ce qui rendait ma mère ultra anxieuse, ma sœur aînée totalement colérique à la vue de mon père, mon frère distant et réservé comme il s’en fait rarement, mon autre sœur qui vivait dans son monde imaginaire de souris, moi j’étais protégée de la source de toutes ces problématiques.

Protégée par mon jeune âge, par mon innocence. Quand la maison grondait de querelles, ma sœur cadette de quatre années me bouchait les oreilles et chantait pour m’épargner ce désordre. J’ai toujours été protégée par ma fratrie étant donné que 10 ans me séparent de ma plus vieille sœur et quatre de ma cadette.

Au même moment où ma sœur aînée a pris la décision de ne plus adresser la parole à mon père « ça duré deux ans » moi, j’étais gâtée par ce dernier. Crème glacée, permissions spéciales, moments privilégiés en sa compagnie étaient au rendez-vous. Qu’avaient-ils donc tous à lui reprocher? Je n’y comprennait rien. Il était si merveilleux à mes yeux. C’était mon idol! Aujourd’hui, je comprends que j’avais droit à tout cela, car j’étais la seule qui ne lui reprochait jamais rien, qui ne le jugeait guère. J’étais la seule de ses enfants sur quatre avec qui des rapports harmonieux pouvaient exister.

Pendant toutes ces années, j’ignorais à quel point la vie était difficile pour ma mère. Elle arrivait à peine à joindre les deux bouts. Seule à élever quatre enfants, à en garder d’autres, elle devait faire preuve d’ingéniosité pour arriver à nous habiller et à nous nourrir adéquatement. Au diable l’orgueil, les bonnes sœurs allaient nous venir en aide.

N’allez pas croire que mon père buvait toute sa paye! Ma mère m’a déjà dit que s’il y avait une chose qu’elle ne pouvait pas lui reprocher c’était bien de ramener de l’argent à la maison. Ce n’était tout simplement pas suffisant une fois sa boisson achetée.

L’argent, serte, était une énorme préoccupation, mais l’inquiétude mêlée au perfectionnisme de ma mère allaient tous nous laisser des séquelles que nous allions tous porter pour le reste de notre vie. « Tant qu’à faire quelque choses, les enfants, faites-le bien dès la première fois! » Disons qu’il n’y avait pas beaucoup de place pour l’erreur. Comment pouvait-elle nous le permettre quand elle, elle devait tout assumer seule et le faire efficacement, car le temps comptait. Elle devait faire rouler la maisonné, éviter toute perte de contrôle, chaque minute était précieuse afin d’arriver à tout faire dans une journée. Il fallait bien parraître, être propre, et ne pas attirer l’attention sur nous. Provenant d’un petit village de la Gaspésie où les valeurs religieuses et la fierté étaient au premier rang, ma mère tentait de nous léguer ce qu’il lui avait été appris. Comme notre situation familiale n’avait pas de quoi rendre qui que ce soit fière, valait mieux ne pas attirer les regards ou les questionnements.


Je pourrais en dire tellement plus sur cette épisode de ma vie, mais par respect pour chaque membre de ma famille, je vais m'en tenir à ce qui se rapporte à moi.

À un certain moment de ma vie, j’en ai voulu à ma mère d’être comme ça. Toutefois, aujourd’hui, je lui lève mon chapeau. Elle en avait plein les bras et à regarder ce que chaque enfant à fait de sa vie, on comprend qu’elle a donné tout ce qu’elle pouvait et même plus, et ce, afin que ses quatre petits aient une belle vie, qu’ils réussissent et qu’ils restent dans le droit chemin. Même si certains de nous se sont éloignés du chemin à suivre, la puissance de nos belles valeurs nous a ramené sur la bonne voie. Je ne peux qu’avoir de l’admiration pour cette femme qui a consacré sa vie à protéger ses enfants. Nous avons tous vu ou entendu des choses que nous n’aurions pas du entendre, mais je crois que c’est légitime. Qui aurait pu vivre sous une telle tension sans jamais dire un mot?

C’est donc à travers du peu que je me souvienne que j’ai grandit. Parfois auprès d’une mère colérique de retrouver un manteau neuf, décousu et rempli de bouteilles de fort vides à la poubelle. Fallait bien que mon père cache sa problématique pour pouvoir continuer à la cultiver. À d’autres moments, un grand ménage de l’atelier de mon père s’imposait. Ma mère, ma sœur et moi partions à la recherche de ces contenants qui rendaient ma famille si malheureuse. Une belle chasse aux trésors s’entamait pour moi.

Puis, vint le jour où j’ai tout compris. Je m’en souviens comme si c’était hier. Pourtant, il y a de ça près de 22 ans. J’étais avec mon père dans son petit pick-up rouge, un Toyota 1985. Je passais la journée avec lui pour faire des commissions. J’adorais ça, il me permettait de changer les vitesses lorsque le temps venait. J’ai appris à bien écouter le moteur et à rendre mon père fière de moi. J’avais six ou sept ans. Sur le chemin du retour, mon paternel s’est arrêté au dépanneur. Wow! Je croyais rêver, en plus d’une magnifique journée, j’aurais le droit d’avoir des bonbons. J’allais être surprise puisqu’il allait lui-même les chercher pendant que moi je devais rester sagement assise dans la camionnette. Il ressortit avec un grand sac de papier brun. Je jubilais! Il en avait pris beaucoup. Excitée, j’ai tenté de lui prendre le sac. Avec le sourire, il me demanda de ne pas toucher. Je croyais qu’il était aussi excité que moi en voyant son sourire sur ses lèvres. Il voulait sûrement faire durer le plaisir en me demandant de ne pas toucher. Quelle chance avais-je? Il fît un deuxième arrêt à la crèmerie. « Entre ma grande, papa va aller te rejoindre ». J’ai refusé disant que j’étais trop petite pour pouvoir voir les sortes de crème glacée dans le frigo. Je voulais qu’il m’accompagne, qu’il me soulève, j’étais gênée aussi. Rien ne le fît changer d’idée, c’était clair, je devais entrer seule. Une fois à l’intérieur du commerce, mon imaginaire d’enfant se remit en marche. Il voulait sûrement préparer ma surprise. L’excitation refit surface en le temps de le dire. La plus belle journée de ma vie allait se produire. Quand vint le temps de payer, je me suis sauvée dans la camionnette. J’avais à peine une minute ou deux pour fouiller. Quelle déception ai-je eu en ouvrant le sac de papier. Il n’y avait pas de bonbons, c’était une bouteille comme celle que maman me faisait chercher dans l’atelier de papa. À une différence près, elle n’était pas vide. Quelques gorgées avaient été prises. C’est alors que j’ai tout compris. Papa était excité d’avoir enfin sa bouteille, l’arrêt à la crèmerie lui permettrait de s’enfiler quelques gorgées avant d’entrer à la maison et par le fait même cela allait sûrement calmer l’engouement de sa petite pour son sac de papier. La petite dernière n’y verrait que du feu.

À partir de cette découverte, j’ai commencé à comprendre bien des choses. J’aimais toujours mon père, il était encore mon idole. J’étais la seule à avoir une belle relation avec lui. Je venais d’essuyer ma première déception, pas la dixième comme mes soeurs et mon frère. J’étais encore toute pleine d’innocence.

Deux ans plus tard, c’est en désintoxication que mon père allait passer quelque temps. Il allait me manquer. Ma mère me parlait de vacances, mon paternel allait se reposer, se refaire une santé. Elle ignorait que je savais maintenant ce qui gâchait la santé de mon papa. Au bout de trois semaines loin de lui, nous sommes allées le visiter, ma mère, ma sœur et moi. Quelle joie de revoir enfin l’homme de ma vie!

Je me souviens d’avoir vu une femme là-bas. Je ne l’oublierai jamais. Ce visage et cet esprit ravagés par la consommation m’ont toujours habitée. Il m’a assez fait peur pour que bien des années plus tard, devant toutes sortes de drogues dures, je dise « NON ». Je peux être reconnaissante devant cette rencontre, car je serais peut-être tombée dans le gouffre à mon tour. Mon entourage m’a régulièrement mise en contact avec la cocaïne, la mescaline, le LSD, les champignons magiques et j’en passe. Chaque fois que j’ai été sollicitée, j’ai refusé. J’avais peur d’aimer ça, de perdre le contrôle, de devenir folle, de faire honte à ma mère, d’avoir l’air de cette femme que j’avais jadis rencontrée et qui m’avait traumatisée.

Voilà maintenant plus de vingt ans que j’ai un père sobre. Quelle fierté de le voir résister et s’aimer assez pour s’offrir une vie plus saine. Il n’a pas perdu tous ces comportements d’alcooliques. Ceux qui connaissent cette maladie savent de quoi je parle. Un certain égocentrisme, les grosses dépenses irréfléchies,…

Après l’épisode de mon père, c’est la mienne et celle de ma mère qui se sont entamées. Entourée par des amis désirant vivre de nouvelles expériences, le monde de la drogue m’ouvrait ses portes. Nous nous sommes tous mis à consommer de la mari. C’était plutôt fréquent et sans raison. À l’école, le soir après l’école et la fin de semaine. J’ignore encore aujourd’hui comment je faisais pour payer. Je ne travaillais pas, je ne recevais pas d’allocation hebdomadaire et je n’ai jamais volé. Reste que je consommais et une des répercussions de cette consommation est d’avoir perdu la mémoire sur bien des choses de cette époque.

Je me souviens que j’aimais me retrouver dans un état second à dessiner pendant de longues heures. Souvent absente du domicile familial, je devais marchander de plus en plus ma liberté avec ma mère qui était beaucoup moins permissive que celles des autres. Tenter de tout cacher; mes yeux rouges, l’odeur et les cours manqués.

Puis, ma mère tomba malade d‘un cancer du sein. J’avais maintenant une bonne raison de consommer. Oublier, fuir la réalité, calmer mes peurs. Avec l’absence de ma mère qui recevait ses traitements à l’extérieur de la ville, j’avais toute la liberté désirée pour y arriver. Les drogues dures se sont ensuite présentées à moi et avec le souvenir que j’avais en tête de cette femme démolie, j’ai résisté. Malgré les tentatives d’une soi disant, copine à me convaincre, j’ai tenu bon. C’est sans regret aujourd’hui que j’en fais le constat. Surtout que cette fille est tombée dedans comme Obélix à sa naissance. Je l’ai vu dépérir. La boisson, la cocaïne et la prostitution s’en sont suivi. Dieu seul sait ce qu’elle est devenue!

Bien que je puisse être fière de ne pas m’être laissé influencer, d’autres situations ne soulèvent que des regrets et de la honte en moi. Je me souviens avoir été tellement dure avec ma mère. Je lui criais par la tête, je lui manquais de respect et je me souviens même l’avoir poussée. Encore aujourd’hui, quand je revois la scène où ma mère part s’enfermer dans sa chambre pour pleurer, j’ai le cœur qui se sert.

Heureusement qu’aujourd’hui je suis près d’elle et que je lui dis que je l’aime chaque fois que je la vois. Je lui raconte presque tout et je suis prête à tout pour elle. C’est spécial de voir à quel point l’âge change notre perception face à nos parents!

Quand ma mère a appris le genre de vie que je menais, elle sortait à peine de l’hôpital pour un congé. Elle m’a affronté avec le peu de forces qui lui restaient. J’avais 16 ans, je venais de tomber amoureuse d’un gars qui avait cinq ans de plus que moi. Il consommait, c’est même lui qui me vendait ma mari. Quelques mois après notre rencontre, j’ai complètement cessé de consommer. Après avoir vécu deux malaises, que l’on nomme badtrip dans le milieu, j’ai commencé à avoir peur. Ma mère m’affrontait exactement à ce moment là. J’avais beau lui dire que je ne consommais plus, pour elle, je n’avais aucune crédibilité. Les mensonges, les amis qui consomment encore, tout était contre moi. Elle était tellement déçue et elle me faisait sentir tellement coupable de la honte que je lui faisais porter en plus de la maladie qu’elle combattait que je me suis refermée sur moi-même. Je m’absentais maintenant du nid familial pour une autre raison que celle de consommer.

C’était parfait pour mon nouveau chum manipulateur et bi-polair non-diagnostiqué à l’époque, pour tisser ses filets sous mes pieds. Un amour passionné, aveugle et malsain vu le jour. J’y ai laissé, au fils des six années et demi qui suivirent en sa compagnie, ma confiance en moi, mon amour propre, mon goût de vire, ma confiance envers les hommes, mes belles illusions du mariage heureux et une partie de ma santé mentale.

Après quelques mois de pur délice, de pur bonheur, les paroles blessantes, méprisantes, abaissantes et irrespectueuses firent leur apparition. Je ne me laissais guère faire, mais chaque fois, je lui accordais une autre chance.

Qui dit une autre chance, dit d’autres opportunités pour recommencer. C’est alors que je me suis mise à entendre et à croire que j’étais nulle, inintéressante, que je n’avais pas assez de gros seins, trop de grosses fesses. Pourtant, je mesurais 5 pieds et quatre pouces, je portais du 34B et je pesais 120 livres. Les autres femmes étaient toujours plus belles, mieux roulées, plus stimulantes à regarder, plus cochonnes. Il me disait que j’étais chanceuse de l’avoir dans ma vie, car après lui, plus personne ne voudrait de moi.

Je devais tout faire pour le garder. Le séduire jour après jour. Satisfaire ses pulsions sexuelles immenses et chaque fois grandissantes. « Fais-moi une fellation, si tu refuses, je vais en trouver une qui ne demandera que ça ». Quand on a peur de perdre son homme, on opère. Nous étions des plus actifs. Je me réveillais même parfois la nuit parce qu’il était sur moi et qu’il me pénétrait. On ne parle pas d’un réveil plaisant, en douceur, respectueusement fait par son amoureux qui nous désire. On parle ici d’un réveil brutal d’un homme qui veut baiser. Comme tout était banalisé avec lui, que tout était normal, je me suis mise à normaliser et banaliser à mon tour une tonne de choses. La pornographie à profusion, les revues en quantité astronomique, les objets sexuels, les danseuses une fois par semaine, la sexualité elle-même. Tout était normal et banal et j’en étais convaincue.

Les gens disaient : « Wow, ta blonde est « open » le gros! »ou « elle est folle ben raide cette fille-là! » ou « une vraie guenille, soumise comme il s’en fait peu! » ou « Pauvre fille, elle ne mérite pas ça! » Évidemment, j’entendais seulement les commentaires positifs. Certains de ces copains le jalousaient. Enfin une femme qui ne chiale pas quand son chum va aux danseuses! Elle lui souhaite une belle soirée avec le sourire aux lèvres. Il n’y a pas a dire, j’étais vendu à tout ce qu’il me disait. J’avais l’esprit tellement ouvert!!! J’étais tellement naïve!!!
Chaque fois qu’il sautait une coche, j’en étais responsable. J’entendais défiler dans mes oreilles toutes les insultes que la terre ait portées. Une course de moto qui avait mal terminé, un bri mécanique, une chute, une douleur, une blessure, une erreur dans l’heure d’un rendez-vous, sur les directions d’un trajet, tout y passait. J’étais la RESPONSABLE. Pute ,salope, « brainless », nulle, stupide, épaisse, conne et j’en passe. Jamais dans ma vie on ne m’a donné autant de qualificatifs.

Chaque période de noirceur était suivi d’une lune de miel et Dieu sait à quel point elles étaient bonnes. La culpabilité qu’il ressentait et la peur de me perdre faisaient en sorte qu’il soit doux, tendre et attentif comme je l’aimais. Chaque fois, cela me donnait l’espoir qu’il réussisse à changer et qu’un jour, ces périodes de noirceur ne soient que du passé.

Repenser à toutes ces années est assez spécial pour moi. J’ai l’impression de me remémorer les images d’un film qui m’a marqué. Certaines scènes sont très claires, l’histoire je m’en souviens, j’arrive même à me rappeler des émotions que j’ai eues. Sauf que cette fois, ce n’est pas d’un film dont il s’agit. C’est de ma vie! C’est absurde, pour moi, de me revoir aussi faible, aussi tolérante, innocente, aveuglée, manipulée. C’est comme si c’était de la fiction.

J’ai vécu des trucs tellement fous à cette époque de ma vie. Des poursuites en voiture dont une, car deux quinquagénaires m’avaient regardé à une lumière. Celle-là, elle m’a marqué. Debout sur le capot, le pic à glace entre les mains, mon amoureux menaçait ces deux hommes, aussi fous que lui, d’éclater leur pare-brise. Quand il remit les pieds aux sols, les hommes lui ont foncé dessus avec leur bagnole. Comment est-ce possible tout ce cirque? Tout cela pour une fille à qui il disait qu’elle avait de trop grosses fesses et trop des petits seins…

Une autre fois, ce fût après une grosse journée de travail et 1h30 de transport en commun que le calme s’est vite transformé en tempête. Comme mon bel amour ne pouvait pas pratiquer son sport préféré (motocross) seul, il m’attendait sur le seuil de la porte. Il voulait que je l’accompagne dans le bois pour qu’il puisse exercer son sport. J’étais épuisée, j’avais faim, pour me convaincre il me proposa un souper en amoureux après sa pratique. Pour lui faire plaisir, je suis montée sur la moto, en jupe, en talons hauts, le ventre vide. Après 1h30 de pratique, le temps était venu de rentrer à la maison. La noirceur commençait à tomber et nous devions tous les deux manger avant de faiblir. C’est alors que mon homme eu la merveilleuse idée de me faire conduire sa moto (250cc). Moi qui avait seulement conduit des petites motos de 80cc, moi qui avait peur de ces machines, moi qui n’avait aucune expérience et surtout aucune confiance. J’ai essayé quelques minutes, mais je n’arrivais pas à toucher parterre avec mes pieds et j’étais tellement stressée que le principe du changement des vitesses était devenu du chinois dans ma tête. Je suis donc débarquée et lui a essayé de me convaincre de recommencer. Devant mon refus et ma ténacité, il s’est enflammé. Les merveilleux qualificatifs sortis de sa bouche, il démarra la moto, passa à côté de moi en m’envoyant un coup de pied derrière une jambe et en me lançant par la tête que si je refusais de conduire, je devrais marcher. C’est ce que j’ai fait. J’ai marché en talons haut dans le bois, avec ma petite jupe en scrutant le sol pour y voir les traces de pneus qui m’amèneraient jusqu’à la maison. Le trajet fût long et pénible pour moi, pas pour les moustiques affamés et heureuses d’avoir enfin une proie. Quand je suis arrivée à la maison, mon tendre amour embarquait dans sa voiture pour aller manger au restaurant. Il avait eu le temps de se laver, de s’habiller et de se peigner. J’étais en furie. Une belle grosse engueulade éclata et je finis par admettre que j’avais eu tord de refuser. J’aurais dû surmonter ma peur et essayer à nouveau. Tout était encore de ma faute! Sachez que c’est avec une grande pointe de sarcasme que j’en parle ainsi.

Au moins, cette fois-là, il n’y avait pas de spectateur. Tant de fois j’ai été humiliée. Tant de fois j’ai été ridiculisée. C’était horrible. N’allez pas croire que je me laissais faire! Je ne mâchais pas mes mots. Seulement, ce n’était jamais assez pour lui tenir tête. Jamais je n’aurais pu avoir le dernier mot.

Après une colère noire, j’ai passé près de prendre un taxi du Vermont jusqu’à Laval et une autre fois, de Charlevoix. Comme j’étais toujours fautive, c’est ce que je méritais. Chaque fois, j’ai travaillé fort pour régler les affaires. Bien des fois j’ai eu envi de le prendre le taxi. Ça aurait été terminé une fois pour de bon. Faute de moyen financier, je prenais tout le blâme en attendant que mon homme se calme. Ma tête fonctionnait à pleine vitesse. Je me devais d’être imaginative afin d’éviter que ces menaces ne soient mise à exécution.

Un autre souvenir fou me revient. À St-Canut par une belle journée ensoleillée, mon amour et ses copains pratiquaient leur sport extrême. L’un deux s’est blessé gravement dans un champ un peu plus loin de nous. L’ambulance est venue le chercher. Mon homme certain que son autre copain était embarqué avec lui jusqu’à l’hôpital, m’a alors demandé de prendre le volant du bolide du blessé. Cette voiture était neuve, je ne savais pas conduire manuel et en plus, il y avait une remorque avec deux motos dessus. J’ai donc refusé. Je ne voulais pas avoir un accident, être blessée à mon tour et en plus détruire les biens matériels durement acquis par son copain

C’est devant mon refus que mon bel amour s’est mis en colère. Une fois de plus, tous les qualificatifs de la terre m’ont été jetés en pleine gueule. Injures par-dessus injures pour en arriver à ce que je conduise le camion avec lequel nous étions venus et lui l’autre voiture. C’était si simple! Avant notre départ, j’ai pris soin de demander à mon bourreau s’il était bien certain que ses deux chums étaient bien partis dans l’ambulance. J’ai tenté de le convaincre d’aller voir dans le champ où l’accident s’était produit, mais en vain, tout ce qui sortait de ma bouche était stupide, de la vraie merde!

C’est alors que nous avons pris la route en direction de l’hôpital. Avec peine et misère je suis parvenue à suivre mon énervé de chum qui conduisait comme un vrai débile. Passe sur les rouges, coupe une voiture par-ci une autre par-là. Ce fût stressant pour moi, qui, conduisait pour la première fois ce gros camion chargé. J’étais triste, j’étais en colère, mais habituée à être fautive, j’ai pris le blâme sur mes épaules et ce, sans aide. « Si j’avais su conduire manuel aussi ».

Une fois arrivée seine et sauf dans le stationnement de l’hôpital de St-Jérôme. Mon mec est entré prendre des nouvelles du blessé. Quelle ne fût pas sa surprise de voir que son autre copain n’était pas là. L’ambulancier lui confirma qu’il n’était pas embarqué avec eux. Déduction : il était encore dans le champ, seul et sans portefeuille puisqu’il était dans le camion. Vraiment, ce qui sortait de ma bouche était vraiment de la merdre, à ne jamais prendre en considération!!!

Devant cette constatation, mon chéri décida de partir pour aller le chercher. « Je prends le camion, toi, tu restes ici et tu check le char et les motos. Arrange-toi pas pour qu’on se fasse voler. Ça va aller mal! » Je me suis donc assise parterre dans le stationnement et j’ai monté la garde. Il faisait chaud, le soleil était puissant et c’était long. Vraiment long! J’avais soif, j’avais faim. Personne n’était en compagnie du blessé. Personne ne pouvait raconter aux docteurs ce qui s’était passé.

J’étais là assise, je suffoquais. Je n’avais pas d’argent, pas de montre et je ne devais pas perdre de vu le possible ennemie. Il fallait même que j’élimine l’idée d’aller uriner. Tout ce qui me tenait compagnie, c’était un paquet de cigarettes et quelques allumettes. Après un très long moment d’attente, je n’en pouvais plus. Je me suis levée et je me suis dirigée vers l’urgence. J’étais tellement nerveuse. Il n’aurait pas fallu que mon amour arrive au même moment, j’étais cuite. Je suis allée boire un peu, voir le blessé. Son père avait été contacté, il venait d’arriver, le médecin lui posait des questions auxquelles il ne pouvait pas répondre. Je suis arrivée juste au bon moment. J’ai pu leur expliquer ce que je savais, ce que l’on m’avait expliqué puisque je n’avais pas été témoin de l’accident. Je suis ressortie dans le stationnement avec de la nervosité entre les dents. Ouf! Tout était encore là. Une voiture et deux motos m’attendaient encore aux premières loges d’un stationnement. Et fort heureusement, mon chéri ne m’avait pas prise en flagrant délit.

Je repris donc mon poste de surveillance. C’était long, très long. J’ai vu le soleil se coucher. Cela devait faire quatre heures peut-être plus que j’étais là. Les coups de soleil pris pendant la journée me faisait souffrir. Bon dieu que je me trouvais conne. Je me répétais sans cesse que je devrais partir en taxi, demander à mes parents de payer la course et de le sortir de ma vie cet égocentrique-là. D’un autre côté, je savais que tout allait se régler, que j’allais passer l’éponge et que de son côté, il allait être merveilleux les prochains jours. Mettre mes parents au courant, ça voulait dire : plus de possibilité de revoir mon tendre amour.

À son arrivée, mon homme était souriant. Lui, son copain et sa conjointe avaient eu le temps de prendre quelques bières dans un petit bar de St-Canut. Son copain avait du marcher une bonne heure pour se rendre dans un petit bar. Une fois sur place, il appela sa copine pour quelle vienne le chercher. Entre temps, mon chum était arrivé sur place et il décida d’attendre la conjointe de son chum avec lui en prenant une bonne bière froide au lieu de venir me rejoindre. J’étais hors de moi. Et lui, il ignorait pourquoi je faisais la moue. Comme toutes femmes qui se respecte, j’ai gueulé, j’ai crié et je suis repartie vers la maison dans un autre véhicule. Il n’était pas question de l’avoir à proximité de moi. La suite, vous l’a devinez? J’aurais dû faire ceci, j’aurais dû faire cela et c’était de ma faute si j’avais passé une si mauvaise journée. En quelque part, il n’avait pas tord. J’aurais dû partir et m’en laver les mains. Aujourd’hui, remettez-moi dans la même situation et ça ne prendra pas trop de temps pour lever les voiles.

Tout au fond de moi, je savais que ce que je vivais avec lui ce n’était pas sain. Je voulais m’en sortir, mais j’ignorais comment et j’avais surtout peur de la suite. Il m’avait si souvent répété que j’étais nulle, que jamais un autre homme ne voudrait de moi que j’ai fini par le croire. Je ne me voyais pas vivre sans lui. J’avais besoin de lui pour être quelqu’un. Secrètement, je rêvassais de le prendre au lit avec une autre. Enfin, j’aurais eu une bonne raison de le détester et enfin de le savoir RESPONSABLE pour une fois.

Les engueulades s’ajoutèrent à notre histoire d’amour. J’ose dire amour, car entre ces grosses crises, je filais le parfait bonheur. Il était généreux, il me désirait du matin au soir jour après jour, il me faisait rire, sa famille était maintenant la mienne. Cette dernière était devenue ma terre d’accueil lorsque mes parents m’avaient mis devant un choix. C’était lui où c’était eux. Concours de circonstances, des photos très osées sur lesquelles je figurais et un sac de déshabillés, talon haut et vibrateur s’étaient retrouvés sous le toit de mes parents suite à une engueulade avec mon homme. Comme je ne voulais pas qu’il ait ces photos en sa possession, je les avais prises. Ma mère étant très contrôlante, intrusive a fouiller dans mes tiroirs et a découvert les photos.
Ma vie familiale a pris toute une tournure suite à cette découverte.
Bien des années plus tard, j’ai pu comprendre mes parents. Pauvre eux, ils avaient trouvé des photos très explicites, même pornographiques de moi nue dans un tiroir de ma chambre. J’avais accepté de les faire pour mon amour qui partait travailler au Vénézuela pendant deux mois. Ça allait sûrement l’aider à ne pas aller voir ailleurs.

Outrés par cette découverte, certains que c’était mon copain qui était à l’origine de ces dernières, mes parents ont eu peur qu’il y ait diffusion des ces photos. Ils n’aimaient pas beaucoup leur gendre et avec ce qu’ils venaient de voir, ils ignoraient où allait me mener cette relation. J’avais à peine 17 ou 18 ans. Ce dû être horrible pour mes parents de voir leur bébé ainsi. Souvenez-vous que la religion avait beaucoup d’importance aux yeux de ma mère. Je venais de signer ma place en enfer. Et s’il fallait que ces photos soient publiées? Qu’est-ce que les gens allaient dire?

C’est ma belle famille qui m’a récupérée dans tous mes états. J’ai partagé mon quotidien avec eux pendant deux années. D’un côté j’étais déchirée, gênée, honteuse et de l’autre, j’étais en colère contre ma mère qui refusait de me remettre les photos. Mon bel amour ne m’aidait pas. Il m’était de la pression pour que je les récupère disant que son pénis apparaissait sur l’une d'entre elles. Pauvre petit!!!

J’ai réussi après quelque temps à fixer des petites rencontres secrètes avec mon père. Toujours dans un terrain neutre et ce, afin de m’assurer qu’il allait disposer des photos. Quelles soient brulées ou déchiquetées m’importait peu. Tout ce que je voulais, c’est que personne ne tombe là-dessus. Après quelques mois et beaucoup d’inconfort, j’ai revu ma mère et le reste de la famille. J’y allais toujours seule. Mon copain n’allait sûrement pas être bienvenue et de toute façon, de son côté, il refusait catégoriquement d’y aller. J’avais pris tout le blâme afin de blanchir mon amoureux. Je le protégeais de mon environnement afin qu’il puisse poursuivre à faire partie de ma vie.

Je suis même allée jusqu’à garder le silence lorsqu’il est reculé en voiture sur moi. J’avais le corps entre la portière et le véhicule, le cou à la jonction de la porte. À grande vitesse, il a fait marche arrière et la porte se refermant sur moi, j’ai tenté tant bien que mal de sauver ma peau en courant par en arrière pour me dégager. Il s’est tellement excusé suite à cet événement. Est-ce la semaine suivante qu’il a fait sa demande en fiançailles? Oui, exactement, la fin de semaine suivante, il me demandait en fiançailles.

Tout le paquet avait été mis. La voiture de location, le condo de luxe, le restaurant sept services, une fabuleuse cave à vin, un décor à faire rêvée. Tout ça, à Charlevoix! Comment aurais-je pu refuser. J’étais remplie d’illusions. Tout était parfait. Une fois la bague au doigt, j’ai eu la nausée. J’ai vu de près les toilettes de ce grand restaurant. Je suffoquais sous le poids de cette bague, j’avais peine à respirer. J’ai tenté tant bien que mal de tout rationnaliser, de me convaincre qu’il allait changer, qu’à notre retour il ne serait plus le même homme, mais sans succès.

Une fois sortie du restaurant, il tenait à ce que j’appelle ma mère pour lui faire part de la nouvelle. Elle avait déjà tout deviné. Dans ma voix, elle a perçu mon malaise, mais elle s’est forcée pour me féliciter. À notre arrivée dans le condo, mon fiancé s’attendait à passer une soirée endiablée. Ce ne fût pas le cas. J’allais me mettre la tête dans la toilette aux 10 minutes. Il était déçu et il m’a fait une remarque qui a amplifié mon inconfort. Après une nuit de sommeil, j’allais probablement allée mieux et je verrais clair dans mes idées.

En se réveillant, mon bel amour me vit regarder la bague avec un air songeur. Il s’est mis à me poser des questions. Puis avec tout le courage du monde, j’ai fini par lui dire que j’avais peur, que je n’étais pas certaine, que je croyais ne pas être prête. Le bouton panique venait d’être enclenché. Il m’arracha la bague du doigt, enfila un pantalon et m’annonça que j’allais devoir revenir à Laval par mes propres moyens. Ce que j’ai pleuré, ce que j’ai travaillé pour avoir le droit de revenir en voiture avec lui. Ce fût horrible. J’étais encore malade, donc il fallait s’arrêter sur le bord de l’autoroute. Je devais faire vite, car j’étais en compagnie d’un homme impatient qui n’avait plus d’empathie pour moi.

Après quelques heures de route, j’ai commencé à lui parler. J’ai tenté de lui expliquer ce que je ressentais. Il s’arrêta une autre fois sur le bord de l’autoroute, non pas pour me permettre d’être malade, mais bien pour me refaire la demande. Avec tout ce qui venait de se produire, j’étais mieux de dire oui. C’est ce que j’ai fait. L’atmosphère s’est calmée, j’ai pu dormir un peu. À notre arrivée à la maison, je me suis couchée question de me reposer de me remettre sur pieds. J’étais déshydratée et faible contrairement à lui qui pétait le feu. Il prit le téléphone pour annoncer la bonne nouvelle à tout le monde. Puis une fois ceci fait, il m’annonça qu’il allait aller me reconduire chez ma mère. Il ne voulait pas d’une femme malade, alors tant que j’allais être dans cet état, je devais rester auprès d’elle.

Ça été le début du retour à la réalité. Disons que cette phrase ne m’a pas rassurée dans mon choix. Croyez-le ou non, j’ai été une semaine au lit. Ma mère m’a nourrit à la cuillère pendant plus de deux jours. J’étais complètement déshydratée. Devant mon état, ma mère m’a demandé : « c’est elle la bague qu’il t’a offert? Elle est très belle. Tu sais ma grande, si elle est trop lourde pour toi, tu as le droit de la refuser. » C’est suite à cette petite phrase que pour la deuxième fois en sept jours, cette bague fût rendu à son principal acquéreur. Je ne vous dis pas à quel point nous avons discuté. J’étais perdue, je me trouvais folle d’hésiter devant une si belle preuve d’amour. Tout au fond de moi, quelque chose me disait qu’il ne fallait pas m’engager tout de suite. Je devais encore attendre. J’allais finir par le transformer. Devant mes états d’âme, mon tendre amour accepta de poursuivre notre relation et d’être patient. Ça duré deux ans.

Comme dans tous les couples, il y avait des hauts et des bas. Après l’épisode des fiançailles, vinrent celle de lui faire un enfant. Je me faisais supplier. Il n’en était pas question pour moi. J’allais à l’université, j’aspirais à une belle carrière. Je l’ai senti s’éloigner. Il allait aux danseuses de plus en plus et il consommait de la cocaïne régulièrement. Il connaissait ma position sur le sujet, mais j’étais une blonde compréhensive. Je lui ai donc donné plus de temps pour lui, plus de liberté question qu’il se replace, qu’il réfléchisse.

Puis, le 1 juin 2000, c’est par téléphone que mon bel amour mis fin à notre relation. Il était perdu, je ne lui donnais pas ce qu’il voulait, il ne pouvait plus attendre. J’étais démolie. Ma vie venait à ce moment précis de s’arrêter. Je n’existais plus!

Une semaine s’écoula et il vint me rendre visite dans l’appartement d'une copine où j'étais seule pour quelques jours. Nous avons passé une merveilleuse nuit. Probablement la plus belle en 6 ans. C’était magique. Rempli d’amour, de respect, d’ennui, de complicité. Afin de ne pas lui mettre de pression, j’ai pensé bon ne pas le rappeler le lendemain.

Le surlendemain, j’avais décidé d’aller me faire bronzer et d’aller le voir après. Mes plans ont été quelque peu bousculés quand je suis arrivée au salon de bronzage face à face avec lui et la fille qui l’accompagnait. Il a osé me la présenter. Tout était clair! Elle avait passé la nuit avec lui, chez lui, dans mes affaires. Ce n’était pas la première fois. Entre vous et moi, après une histoire d’un soir, on ne va pas se faire bronzer avec la conquête de la veille.

Il avait donc mis fin à notre relation pour elle. Il avait passé la nuit de vendredi à samedi avec moi et la nuit suivante avec elle. Quel salop! Je suis devenue tout à coup complètement folle. Je me suis rendue chez mes parents, je l’ai appelé et j’ai hurlé. Il raccrochait, je rappelais. J’étais enragée, je me sentais trahie, sale, démolie. Une vraie loque humaine. Je ne valais donc rien à ses yeux? Six ans et demi avec lui à endurer ses sautes d’humeur pour ensuite me faire jeter ainsi? J’ai repris la route comme une singlée. Je me suis rendue dans l’appartement de ma copine afin d’être seule et de pleurer toutes les larmes de mon corps. J’étais seule, enfermée à m’infliger des coups de poings au corps tellement j’avais mal.

C’est à ce moment qu’il est arrivé. Il venait me vendre l’idée que c’était l’amie d’un ami. Qu’il ne s’était rien passé entre eux. Il m’a ensuite fait l’amour. Je croyais que tout était réglé quand il m’a dit : « Bon, tu as l’air mieux, je vais m’en aller. » C’est ce qu’il a fait. J’ai rappelé chez lui un peu plus tard, j’étais mêlée. Elle était encore là. J’ai passé une nuit d’enfer. C’était une deuxième trahison. Le lendemain matin, ma mère est venue me sortir de là. Une copine lui avait dit que je n’allais pas bien, qu’il valait peut-être mieux ne pas me laisser seule.

Deux jours plus tard, j’ai appris que la fameuse fille qui l'accompagnait était danseuse nue. Le comble du malheur. Toutes ces années pour être remplacé par une danseuse nue. J’ai fait une dépression par la suite. Je pleurais sans arrêt. Je ne dormais plus. J’ai perdue un bon 10 livres en une semaine. Puis le temps a fait son œuvre. Tranquillement, je me suis remise sur pieds. J’ai repris contact avec mes copines, je me suis mise à sortir et me rendre compte que j’attirais les hommes.

Quelques mois plus tard, mon ancien amour s’est mis à m’appeler. Il s’ennuyait, il avait envi de moi, je lui manquais, nos conversations, mes découvertes à l’université devenaient soudainement intéressantes. Je suis restée forte devant ces déclarations. J’ai l’ai écouté me raconter sa peine. La danseuse n’avait rien de bon à dire, pas de communication possible, pas de conversation au retour du travail. Vous vous souvenez que j’étais nulle, inintéressante, ennuyante? Faut croire que la danseuse était pire que moi!

Devant mon attitude, mon écoute, mon ouverture, il me demanda à plusieurs reprises de revenir dans ma vie. Je suis restée forte devant ses autres demandes. Nous nous sommes mis à nous revoir. Une fois de temps en temps. À ce qu’il me disait, la danseuse ne faisait plus parti du décor. On s’est retrouvé au lit quelques fois. Quand je flanchais et que je l’appelais, qui est-ce qui me répondait? Et oui, la danseuse! Mensonges par-dessus mensonges le jeu continuait. Puis, la nouvelle nulle dans sa vie tomba enceinte. C’était un bon moyen pour lui d’expliquer sa présence. « Je ne peux pas la laisser tomber comme ça, je dois prendre mes responsabilités jusqu’à ce qu’elle se fasse avorter. » Il n’y avait pas d’amour entre elle et lui, c’était une expérience!

Pour sa fête en août, 3 mois après notre séparation, je lui ai apporté un cadeau. Je suis entrée dans l’appartement que j’avais décoré et emménagé un an plus tôt et qui n’était pas couchée nue dans le lit à ses côté lorsque j’ai ouvert la porte de sa chambre? Et oui, la danseuse! Il m’en a tant dit ce matin là pour éviter de me perdre. J’ai commencé à décrocher, heureusement. On se voyait rarement. On faisait l’amour de temps en temps même si je savais que la danseuse était toujours dans le décor. Je me suis mise à prendre ce que je voulais, quand je le voulais et à ne plus donner. De son côté, la nulle croyait que je courrais après son homme et que je voulais lui prendre. C’est fou comme les gens ont peur de se faire faire ce qu’ils font aux autres. Je ne peux pas la blâmer, j’ignore ce qu’il lui racontait à elle. Sûrement pas la vérité.

D’un côté comme de l’autre, nous étions deux folles qui ne décrochions pas de ce mâle. Ça duré deux ans. L’enfer de la drogue s’est mis à ravager sa vie autant que lui. J’ai été présente pendant un certain temps. Je voulais l’aider, le sauver. En vain, j’ai réalisé que c’était du temps perdu. À ce jour, il doit avoir une dizaine de désintoxications à son actif. Ça fait un an que je n’ai plus aucun contact avec lui. Après huit ans, il était temps! Reste que j'ai pris de ses nouvelles par l’intermédiaire de sa grand-mère que j'ai toujours considéré comme la mienne.
Une femme intègre, admirable, merveilleuse qui voit clair et qui n’a pas peur des mots. Je me sens privilégiée de l’avoir dans ma vie. La seule qui ne m’a pas jeté du revers de la main après notre rupture et la venue de la danseuse dans sa vie. Ses parents le croyaient enfin très heureux depuis le début de sa relation avec la danseuse. Il se défonçait tous les jours, ses parents pouvaient bien croire qu'il était maintenant heureux. Cette fille était merveilleuse et moi, inexistente maintenant dans leur vie. Reste que je souhaite vraiment à cet homme qui m’a fait tant de mal de s’en sortir. Je sais que c’est un homme plein de potentiel qui suite à un abus sexuel à perdu tous ses repères.

Je sais qu’il est difficile pour bien des gens de comprendre que je ne lui en veule pas. J’ai été aussi responsable que lui dans cette histoire. Je suis restée, j’ai accepté, j’ai manqué de respect envers moi-même, je me suis perdue et j’ai fini par ne plus m’aimer. J’avais et j’ai toujours eu le choix de le quitter. Je ne l’ai pas fait. Puis, d’un autre côté, je sais que ce genre de personne souffre beaucoup. Au fond, c’est d’aide dont il a besoin.

Toutes ces années en dents de scie m’ont fait apprendre. Je savais davantage ce que je voulais. Je détectais les manipulateurs hommes ou femmes rapidement et je les écartais de ma vie.

Après lui, j’ai vécu pour deux. Je suis sortie plus qu’à mon tour. J’ai rencontré beaucoup d’hommes à qui je n’ai laissé aucune chance. J’étais devenue une femme pour qui, seule la performance sexuelle avait de l’importance. C’était un domaine dans lequel je savais que j’excellais. J’étais nulle, inintéressante, mais au lit, je savais ce qu’un homme voulait. Dans ma tête, c’était le seul moyen d’être aimé. Pourtant, je fuyais toutes les possibilités de relation. Tous les hommes étaient pareils, impossible de leur faire confiance. Aucun autre ne m’aurait à son jeu. Je les aurais avant. Ça duré pendant cinq ans.

Ces cinq années m’ont permis à leur tour d’apprendre à me redécouvrir, à me reconstruire. Je sais vraiment aujourd’hui ce que j’aime, j’ai des passe-temps, des amitiés sincères, une famille merveilleuse, une carrière dont je peux être fière. Je sais à quel point il est important de vivre pour soi. Plus jamais, enfin je l’espère, je n’aurai plus à construire des scénarios mentaux pour faire face aux humeurs d’un homme.

Au cours de ces années, j’ai vécu un autre drame. Avec mon frère cette fois-ci. Nous ne nous sommes pas adressé la parole pendant un bon deux ans. Je tiens à censurer cet épisode de vie. Il est encore douloureux dans mon cœur et la nouvelle relation grandissante avec mon frère mérite ce silence et ce respect.

Ce drame m’a fait faire une chute psychologique assez prononcée. J’ai quitté le nid familial pour me faire héberger chez une copine pendant quelques jours. Puis, j’ai aménagé chez l’une de mes sœurs. Je me retrouvais là, sans racine, à dormir sur un matelas de futon, dans une pièce vide. Je me sentais perdue. Plus rien ne me gardait « groundée ». Je n’arrivais plus à aller travailler. Je ne voulais plus sortir de la maison, j’essayais de m’accrocher au peu de sécurité qui m’entourait. Je pleurais sans arrêt, je ne dormais plus, je ne mangeais plus. Ma sœur m’a dit un jour que c’est à ça qu’elle ressemblait quand elle avait fait sa dépression.

Moi, dépressive? Je n’y croyais pas. C’est lors du voyage de mes parents et ma sœur que le coup ultime a été donné. Ma mère inquiète de me voir dans un tel état à demandé à ma copine de venir passer la semaine auprès de moi. Fille d’infirmier en psychiatrie, elle a fait part de mon état à son père. Ce dernier a obtenu un rendez-vous d’urgence avec un psychiatre d’Albert-Prévost. Ça m’a tout pris pour me rendre au rendez-vous. Heureusement que ma chum ait été là pour m’encourager, me pousser. Jamais je ne la remercierai assez celle-là. Dieu sait à quel point je l'aime et que j'apprécie quelle fasse partie de ma vie.

Après deux heures de ventilation devant le psychiatre, je suis ressortie avec trois diagnostics. Je fais de l’anxiété généralisée avec crise de panique et agoraphobie. Soulagée de ne pas être schizophrène et effrayée de savoir que j’ai toujours et que je serai toujours prise avec cette maladie.

À partir du moment où l’on sait ce que l’on a, on peut au moins recevoir de l’aide. Cinq années en psychiatrie ont suivi. Deux sortes de médications et une désensibilisation graduelle m’a permis de réduire mon agoraphobie considérablement.

Cette visite chez le psy m’a permis de comprendre bien des choses de mon passé. Le malaise à Charlevoix, un autre à l’aéroport et plusieurs autres faiblesses non-explicables à l’époque. Dans le fond c’était des crises de panique que je prenais pour une santé fragile. Comme elles n’étaient pas aussi fréquentes qu’aujourd’hui, je ne pouvais pas imaginer que le problème venait de ma tête. Le tout a pris une toute autre ampleur en vieillissant. Puis, après ces années de consultation, j'ai pensé être assez forte pour affronter la vie seule.

J’ai réussi à laisser entrer un homme dans ma vie. J’ai partagé son quotidien pendant un an et demi. Ça été vite. Après quatre mois nous habitions ensemble. Ça allait. Je m’ennuyais un peu avec lui qui était passif, sans initiative dans la vie et au lit. Toujours le même ton, toujours les mêmes occupations. Mais il était respectueux et compréhensif comme il s’en fait peu. J’ai beaucoup espéré de cette relation. J’avais réussi à mettre une croix sur le grand amour pour en vivre un sain, constant, sécuritaire et confortable. Malheureusement, mon bel amour avait un penchant assez prononcé pour la bouteille. Me coucher à ses côtés lorsqu’il avait abusé du poison me faisait revivre de très mauvaises sensations. L’odeur me répugnait, des images désagréables d’agression me montaient à la tête. Encore à ce jour, je cherche la véracité de ces images. Je lui en ai parlé à plusieurs reprises. Comme tout alcoolique, il n’avait pas de problème. Je lui demandais donc de réduire sa consommation, ça ne devrait pas être un problème. Il s’est avéré que j’étais le problème. Je déformais la réalité, j’étais intolérante et que ce serait à moi de travailler là-dessus et non à lui de changer ses habitudes. J'étudiais en psychothérapie à l'époque. J'en ai profité pour en parler, tenter de voir clair dans tout ça. Étais-je une fois de plus dans ma vie, LA RESPONSABLE, LA COUPABLE?
J’ai fini par quitter la maison pour recommencer ma vie seule. Je ne voulais en aucun cas, commencer à me remettre en doute et surtout offrir une enfance comme la mienne et celle de ma fratrie à mes enfants. Ce fût pour moi une grande déception; un sentiment d’échec.

Je me retrouvais seule, sans meuble, sans argent. J’avais peur de mes réactions, j’avais peur de m’ennuyer et de me laisser aller. J’ai tendance à me laisser tomber lorsque ça ne va pas. Finalement, j’y suis arrivée. Les premiers mois ont été pénibles, mais j’ai toujours aimé la solitude à une certaine dose. J’ai commencé à me plaire dans mon cocon, à apprécier vivre seule, dans le calme et l’ordre. Tout cela fût assez bénéfique pour réduire mes crises de panique et mon anxiété.

Malgré le fait que je connaisse bien ma problématique, que je sache d’où elle vient et ce qu’il faut faire pour mieux vivre avec, reste qu’il est très difficile d’avoir une vie douce et paisible. Ma tête roule toujours très vite, elle anticipe toutes les possibilités négatives dans un petit comme un grand événement. Je suis constamment anxieuse. Différents degrés m’habitent selon la nouveauté ou non d’une activité, d’une rencontre, d’un horaire chargé, du stress ou de la fatigue qui m’envahi.

Cette problématique mentale a donné naissance à une défaillance physique. J’ai le syndrome de l’intestin irritable aïgu. Étroitement lié avec l’état d’esprit dans lequel je suis, ce syndrome me complique également la vie. Douleurs quotidiennes, plusieurs selles par jour, un intestin qui s’effrite et je vous épargne le reste. Donc, plus je suis anxieuse, moins ma santé est bonne et moins ma santé est bonne plus je suis anxieuse. Vous voyez le topo?

Il va de soi pour moi que lorsque je suis fatiguée, j’évite toutes activités susceptibles de créer un stress en moi. On oubli donc le resto, les bars, les grands soupers entre amis. Tout doit être simple, relax et je dois absolument me sentir libre de partir quand bon me semble.
Rencontrer un homme! Ouf, c’est quelque chose pour moi. C’est une source d’anxiété pour tout le monde. Ça donne la nausée, des mots de ventre, la diarrhée, le souffle court…Pouvez-vous vous imaginez ces sensations 50 fois plus intenses. C’est ce que je ressens. Je n’exagère même pas, un psychiatre m’a déjà dit que c’était 100 fois plus puissant que la normal des gens. C’est ce qui explique notre difficulté à fonctionner normalement.

En plus, il est difficile pour moi de croire qu’un homme va vouloir d’une femme malade. L’homme qui m’a demandé en fiançailles deux fois est venu me reconduire chez ma mère en disant qu’il ne voulait pas d’une femme malade. J’avoue qu’il était quelque chose celui-là, mais quand même. C’est lourd pour les gens autour de toujours considérer l’anxieux à côté. Des banalités sont parfois, dans notre tête, irréalisables. Pourtant, avec beaucoup d’efforts et de contrôle nous les faisons et nous sommes souvent surpris du plaisir que l’on a pu en retirer. Le « avant » est tellement souffrant qu’il nous fait souvent passer à côté de belles opportunités : voyages, rencontres, un chalet loué entre amis où l’on se retrouve avec des gens que l’on connait peu, journée de plein air, fin de semaine de ski avec un couple d’amis et j’en passe.

Heureusement, je me suis poussée plus d’une fois dans le derrière afin de participer et profiter de ces belles activités. Ça m’a demandé beaucoup d’énergie, de contrôle, de moments de solitude. Ça peut me prendre du temps une fois arrivée sur place avant de me sentir bien, avant d’être confortable et avant d’arriver à avoir du plaisir. Jamais je ne pourrai mettre en mots ce que je vis, jamais je ne pourrai témoigner de l’intensité et de l’ampleur que l’anxiété prend dans ma vie.

Un an et demi plus tard, j'ajouterai ceci:
Me voilà à 29 ans, deux ans après ma dernière séparation, habitant seule et ayant les mêmes inquiétudes. Elles viennent me chatouiller farouchement l’esprit et le cœur. Vais-je rencontrer un homme, un complice, un amour, un amant et un ami à la fois? Vais-je pouvoir avoir un jour une petite famille? Ce n’est pas évidant de rencontrer de nos jours. À mon âge en plus, ils sont tous mariés, accotés ou papa. Pour une fille tout à fait normale ce n’est pas évident, alors pour moi, ce n’est vraiment pas évident. J’ai toujours mon anxiété qui envahit mes pensées et mon corps. J’ai encore ce vieux réflexe de me diminuer en affirmant qu’aucun homme ne voudra de moi. J’ai ces maladies et j’ai des kilos en trop.

La médication a eu l’effet positif de me permettre de mieux fonctionner, mais elle a aussi eu un impact négatif sur ma silhouette. 30 livres de plus en quatre ans, difficile à avaler. Les gens sont tellement remplis de préjugés. J’en ai envers moi-même. Comment imaginer que les gens autour n’en auront pas?

Je sais que tout cela vient d’un manque de confiance. Huit ans plus tard, je n’ai pas encore réussi à déprogrammer mon cerveau complètement afin de croire pleinement en moi. Ce n’est pas évident de s’encourager seule, de se valoriser, de se féliciter, d’apprendre à croire en soi et à avoir un bel estime de soi. C’est un travail de longue haleine sur lequel je me dois de mettre des efforts.

Par chance, du côté professionnel, les choses vont biens. J’exerce la profession qui offre le plus de congés. Je suis orthopédagogue ou si vous préférez, enseignante en adaptation scolaire. Après avoir travaillé 1 an et demi dans une clinique privée, une commission scolaire est venue me chercher et m’offrir un poste à temps complet. Voilà trois ans que je travaille dans la même école avec des enfants autistes ayant une déficience intellectuelle de moyenne à profonde.

« Je ne ferais pas ta job! » Je l’entends souvent celle-là. Je crois qu’effectivement certaines personnes sont mieux placées que d’autres pour exercer un tel emploi. Reste que je ne pourrais pas à mon tour travailler seule devant un ordinateur toute une journée. J’ai besoin de chaleur humaine, j’ai besoin de me surpasser dans mes contacts interpersonnels, j’ai besoin de psychologie, j’ai besoin de me sentir utile envers la société dans laquelle je vis, j’ai besoin, j’ai besoin, j’ai besoin. Ce boulot, très exigeant, me donne la possibilité de combler plusieurs de ces besoins. Ces enfants sans mots réussissent à me faire savoir qu’ils m’aiment, qu’ils m’apprécient avec un simple regard, avec la tendresse dessinée dans un sourire. Je veux pouvoir offrir à ses petits enfants hypothéqués du bonheur, de l’amour, une vie des plus normales, de l’importance. Je crois sincèrement qu’ils y ont droit au même titre que nous. Malheureusement, ils ne peuvent y arriver seuls, voilà pourquoi je suis là.

Même les morsures, les coups, les cheveux arrachés ne sont pas venus à bout de me décourager. Chaque fois, je me dis que ce n’est pas de leur faute. Ils ne veulent pas faire de mal contrairement à bien des gens soi disant normaux. Ils n’ont pas la parole pour exprimer leurs frustrations, leurs besoins, leurs douleurs, leurs craintes…

Malgré des années de doute dans mon choix de carrière, je crois m’accomplir auprès d’eux. J’apprends tellement sur moi et sur leur condition que j’aimerais pouvoir un jour transmettre mes connaissances à des étudiants universitaires. Éventuellement, faire profiter mon savoir à de nouveaux enseignants dans le domaine, devenir une conseillère pédagogique proactive. Il va de soi que des années d’expérience seront nécessaires. Si le doute ne me tourmente pas trop, j’y arriverai!

En attendant, constamment à la recherche de je ne sais quoi, en fait je sais; la perfection, je retournerai étudier. Peut-être trouverais-je le parfait bonheur dans ma profession avec un à côté? La psychologie est mon dada, les relations humaines me stimulent énormément, les arts aussi. C’est probablement contradictoire pour vous ces dernières idées. Je m’accomplie, j’aspire à de belles choses dans ma carrière actuelle, mais je continue à chercher. J’ai parlé du doute précédemment, ce dernier m’habite constamment. Je remets plein de choses en question tout le temps. Suis-je vraiment faire pour ça? Suis-je vraiment bonne là-dedans? Pourrais-je être plus heureuse ailleurs? Qu’est-ce qui me stimulerait? Qu’est-ce qui pourrait susciter une passion chez moi? Vais-je être satisfaite pleinement un jour? Dois-je m’asseoir sur ce que j’ai ou poursuivre mes recherches et continuer d’enrichir mon existence par de nouvelles connaissances, par cette soif d’obtenir toujours mieux, toujours plus?

Quand je prends du recul sur ces dernières pages, je réalise que je suis une fille qui se pose une tonne de questions. Je suis remplie d’interrogations, de questionnements, de tourments, de craintes et de peurs. J’en retire du positif dans plusieurs aspects de ma vie et malheureusement, du négatif en découle. J’aimerais parfois être simple d’esprit comme je me plais à le dire. Avoir la tête vide pour un moment, le cerveau au neutre. Plus de hamster qui court à s’en taper la tête sur les parois de mon crâne tellement il doit travailler fort pour suivre le rythme.

Pourquoi avoir écrit toutes ces lignes?
C’est suite à un réveil, un certain samedi matin, la tête remplie de mots et d’images qu’un poussée de créativité s’est emparée de moi. Contrairement à l’habitude, ce ne fût pas les pinceaux, la peinture ou ma trousse artisanale de confection de colliers qui furent interpelés. C’est le papier et le crayon qui répondit et calmit l’intensité de cette poussée de créativité.

Me voilà quelques mois plus tard, à publier ces pages qui m’ont si bien accompagnée, écoutée, non-jugée, qui ont gardé secret mes révélations pendant ce processus. Elles ont été là, pour moi, silencieuses pendant que de gauche à droite ma main y glissait pour y apposer l’histoire de ma vie.

Je crois qu’il est nécessaire de garder en tête qui nous sommes et d’où nous venons. Ces informations personnelles vous permettront de comprendre ma conception des hommes, de l’amour, de la vie!

Saurez-vous m’aider à reprogrammer mes pensées?

J’ose l’espérer!

Karim’Agine