vendredi 24 avril 2009

Un brouillon retrouvé

Nos deux regards bleus perçants s'étant croisés, le temps s'est arrêté afin que chacun se perde dans les yeux couleur océan de l'autre. Puis, il m'a dit: "Criss que tu es belle!" J'ai simplement souri.



Cette petite phrase, il me la répète tous les jours depuis notre rencontre. Parfois même, il y ajoute:" T'ai-je dit, aujourd'hui, que tu es belle? Je ne voudrais pas trop te le dire et que tu finisses par ne plus me croire."



Et puis, dernièrement, par une belle journée ensoleillée, il a ajouté à ces deux énoncés: " Qu'est-ce que je vais faire avec toi? Te garder auprès de moi comme ça jusqu'à la fin de ma vie, car je crois que jamais je ne me lasserai de te regarder."

Un brouillon retrouvé qui m'a fait sourire, qui m'a permis de réaliser que parmis toutes ces méandres qui s'agitent constamment autour de moi, il y a eu du beau et du bon. J'aimais tant me faire souffler ces mots à l'oreille.

vendredi 17 avril 2009

Douée pour le bonheur!

La fierté, le bonheur et le soulagement d'avoir retrouvé enfin notre père après deux ans de refuge au fond de la bouteille a été bref. À peine quelques semaines à l'admirer tenir le coup, reprendre le contrôle sur sa vie, sur sa santé et voilà que la soif lui a repris.

Comment ai-je pu d'emblée croire qu'il serait plus fort que sa maladie?

La tristesse me brûle l'intérieur, la déception me ronge les sens, l'inquiétude me fait faire de l'insomnie. La quiétude vient de me quitter, la quiétude vient de nous quitter.

Il y a de ces moments dans la vie où je suis convaincue d'être née pour vivre tourmentée, angoissée, tracassée. Il en va de soi pour chaque membre de ma famille.

Ma mère a eu le cancer du sein et depuis un an nous vivons avec un diagnostic de cancer des os qui n'est pas officiel, mais dont l'on doit se convaincre selon la médecine. Un père alcoolique, absent, irresponsable dont la santé est des plus inquiétantes depuis sa sortie de thérapie qui renoue avec son fidèle ami whisky. Une soeur dépressive qui accumule les échecs, les drames familiaux et amoureux, un frère qui lui aussi essuie des ennuis depuis sa plus tendre enfance, une autre soeur hypocondriaque qui se démène pour ses deux garçons toujours malades. Et il y a moi, anxieuse, avec un trouble de la personnalité, dont vous commencez à connaître l'histoire.

Est-ce possible qu'une famille toute entière soit née sous une mauvaise étoile?

Je frissone en me questionnant sur ce sujet. J'ai peur que ce soit le cas. J'ai peur que cela ne s'arrête jamais. J'ai peur!!!

Mon anxiété est tellement présente ces derniers jours. J'essaie de la taire, de regarder vers l'avant afin d'éviter de faire ce genre de constat troublant. Ne pas mettre tous les événements côte à côte, mais plutôt les prendre individuellement, dans leur unicité.

Ce n'est certe pas la première fois que je m'interroge sur le sujet, que j'immortalise par l'intermédiaire de mes écrits ces idées négatives.

Il y a de ces moments, dans la vie, où je suis convaincue que certaines personnes sont faites pour le bonheur. Les autres non peut-être juste pas ce qu'il faut pour le savourer plus d'un instant. Tout ce qui leur est offert c'est un bonheur éphémère auquel ils doivent s'empresser de goûter, d'apprécier, de dévorer.

Je ne suis pas douée pour le bonheur. Enfin, je ne l'étais pas hier, je ne le suis pas plus aujourd'hui et je crois profondément que ce sera le cas également pour demain et encore pour quelques jours, voire même quelques semaines si ne n'est quelques mois.

Je ne suis pas douée pour le bonheur.

mardi 7 avril 2009

Catimini

En catimini, je renoue avec mon blog. Il est là, bien assis sous la lumière tamisée de ma cuisinière à admirer la fumée qui s'échappe de sa cigarette et qui danse et qui se fraie un chemin sous la hotte qui travaille à plein régime. Moi, à l'autre bout de l'appartement, je l'observe, je le trouve beau et l'envie de renouer avec mon blog se fait ressentir à un tel point que je ne peux l'étouffer.

Mes moments privilégiés avec mon clavier se sont tellement distancés. La santé de mes biens aimés m'a gardé bien occupée. Puis, sa rencontre, en a fait tout autant.

Un autre jour, à d'autres heures, en d'autres temps, je vous en soufflerai un mot.

La hotte vient de se faire silencieuse, son regard a croisé le mien et voilà que c'est avec lui que j'ai envie de renouer et je le ressens à un tel point que je ne peux l'étouffer.