jeudi 27 août 2009

Je flotte tel un ballon en pleine mer!

Oui, toujours cette sensation depuis une semaine!
Je flotte!
En toute honnêteté, je n'aime pas ça. Je n'ai aucun contrôle sur les vagues, ça me donne la nausée, ça m'étourdit, me donne des vertiges.
Je suis là, à m'installer pour faire face à mes nouvelles fonctions au travail, sans avoir l'envie de le faire. Je n'ai pas la motivation qui m'habite normalement, la "drive" nécessaire pour être productive. Je regarde autour de moi parfois et je me demande ce que je fais là. Ai-je vraiment envie de faire cela dans ma vie? Est-ce ce genre de personne que j'ai envie de côtoyer jour après jour? Vais-je aimé cette nouvelle ambiance de travail?

J'essaie de me concentrer sur tout le positif de ce changement. Je l'ai choisi pour des raisons valables. Je tente de m'y accrocher une minute à la fois.

J'ai l'impression que plusieurs de mes racines ont été coupées dernièrement. Mon père dans un premier temps, mes anciens élèves, la classe dans laquelle je me suis investie pendant quatre ans, mon équipe de travail avec qui j'avais développé une belle amitié, mon contrôle sur mon environnement. Je flotte!!! Moi qui est terre à terre!!! Bonjour l'insécurité, l'anxiété, l'insomnie, l'inflammation des cordes vocales, la sinusite.

Certaines vagues sont plus dérangeantes que d'autres, mais chacune me percute. Comment un ballon peut-il rester en place en pleine mer? Impossible, il se laisse aller et espère ne pas éclater sous la pression!

La plage serait bien appréciée en ce moment...il me semble que je prendrais des vacances.

samedi 15 août 2009

Intermédiaire à un possible bonheur!

Monsieur Quotidien est de retour pour tous, mais combien différent à nos yeux depuis le départ de papa. Chacun, à sa façon lui fait face. Dans mon cas, monsieur Quotidien n'est pas tout à fait de retour dans ma vie. Je profite encore de mesdames Vacances pour me remettre sur pieds. Monsieur Quotidien et mesdames Vacances s'entendent pour dire que j'en ai besoin.

C'est fou à quel point quelque chose de très désagréable peut se mettre à nous manquer tout d'un coup. Dans les dernières années de sa vie, je me suis tellement inquiétée pour mon père, cela m'empêchait de dormir parfois. Me voilà, aujourd'hui, à 5h30 du matin, assise devant mon écran, car encore une fois, je suis incapable de dormir. Je me retrouve à penser que je préférerais m'inquiéter que de l'avoir perdu. Cette inquiétude le gardais en vie. Je ne sais pas comment expliquer cette sensation de vide que laisse cette quiétude en moi.

Essayer de l'aider à s'en sortir, lui voler ses clés de voiture pour l'empêcher de conduire, l'amener en thérapie, l'affronter, pleurer et crier pour lui faire savoir à quel point il me torturait avec sa maladie, entendre ses méchancetés pour tenter de me faire flancher. Tout cela, c'était douloureux, tout cela, il n'y a plus... tout cela me laisse dans une quiétude qui me fait à son tour souffrir. Elle me laisse en manque de lui, de ses sourires, de ses beaux yeux bleus, de son grand coeur, de l'espoir que je nourrissais jour après jour pour qu'il s'en sorte et qu'il profite enfin de la vie.

Je me faisais l'intermédiaire à un possible bonheur.

Aujourd'hui, je ne suis plus...ça me manque...tout cela faisait en sorte qu'il soit là, accessible, présent, vivant.

J'ai maintenant cette impression que c'est lui l'intermédiaire à un possible bonheur, car j'aime penser que lui, il l'a enfin trouvé.

lundi 10 août 2009

Dieu en a décidé autrement.

Depuis que je suis toute petite, j'imagine la mort de mes parents. Comme mon père était beaucoup plus vieux que celui de mes copines, je craignais sa perte. Puis, le cancer qui a frappé ma mère a eu le même effet. J'ai toujours craind que mes parents n'est pas la chance de connaître mes enfants, de me voir enfin heureuse.

Depuis maintenant 15 jours, je n'ai plus besoin d'imaginer. Je la vis cette perte. Jamais au cours de ces années, je n'ai réussi à ressentir le tier de la souffrance, de la douleur que la perte d'un parent peut causer. C'est inimaginable!

C'est après cinq jours dans le coma, a être nourrit par l'espoir une journée et par des doutes l'autre que nous avons eu a débrancher mon père. Le médecin était clair, jamais il ne reviendrait autonome. C'est donc à ce moment que nous nous sommes regroupés autour de son lit, ses quatre enfants, pour l'accompagner jusqu'à son dernier souffle. Il a commencé sa route vers l'haut-delà avec du Elvis dans les oreilles, puis lorsque nous avons vu qu'il partait deux heures plus tard, Elvis a été mis de côté pour laisser place aux cris de ses quatre enfants qui lui répétaient à quel point ils l'aimaient.

Nous sommes restés avec lui à le pleurer plusieurs heures, à le beccoter, à se coller contre sa poitrine. Mon frère si musclé, âgé de 38 ans, a même été jusqu'à se coucher en feotus à ses côtés.

Au moment de quitter, tour à tour nous lui avons fait nos adieux. J'ai fait quelques pas, puis je suis retournée me coller contre lui. Je savais que c'était la dernière fois que j'aurais l'occasion de lui toucher, je ne voulais plus m'en éloigner.

Puis, quatre jours plus tard, c'est à sa urne que je me suis attachée. Des petits coups d'oeil ici et là, des carresses de temps à autres puis des baisers juste avant son incertion dans le collumbarium. Une fois de plus, c'était ma dernière chance. Je pouvais encore lui toucher par l'intermédiaire d'un objet soit, mais la dernière fois à avoir un contact physique avec mon petit papa d'amour.

Depuis, je lui parle tous les jours. Chaque petite chose positive dans ma journée, je lui attribue et je le remercie de veiller sur moi, sur nous.