mercredi 2 juillet 2008

Après le passage d'une tornade...

Une tournade vient d'avoir lieu en moi. Déceptions, trahison, frustrations, craintes et impuissance représentent les dégats qu'elle a provoqués.

Je me sens ravagée. Voilà qu'après 20 d'abstinence, mon paternel s'est remis à boire. Vous savez que toute jeune, il m'achetait, il m'accordait tout, toujours d'un ton mieilleux comparativement à mes soeurs et mon frère. http://karim-agine.blogspot.com/2007/08/ma-vie-premire-partie.html

J'ai cette sensation qu'il vient tout juste de me refaire le coup. Pendant que j'étais la seule à tout ignorer, il est venu pleurer à ma porte me disant qu'il faisait une dépression, qu'il n'en pouvait plus, qu'il était dépassé par sa compagnie... Sensible à sa situation, j'ai passé une journée de congé en sa compagnie afin de rédiger contracts, factures, dépôts, paiements. Puis, j'ai communiqué avec le reste de la famille afin de planifier une journée de corvée familiale question qu'il sorte la tête de l'eau.

Suite à cette journée et cette annonce d'aide que je lui faisais, il m'a reçu à souper. M'a versé un verre d'appéritif, qui, selon ses dires, provenait d'une bouteille déjà entamée par ma mère avant son départ en voyage. Quand ça fait 20 ans que ton père est sobre, tu ne te poses pas de question à savoir s'il dit vrai ou non. Le lendemain, il a pris le temps de me faire savoir qu'il avait vidé le contenu de mon verre au lavabo puisque je ne l'avais pas bu.

Je vous raconte ceci et je viens d'apprendre la nouvelle. Je vous raconte ceci, car je viens de faire le lien. Je vous raconte ceci et je suis boulversée.

Voilà que j'apprends qu'il boit depuis quelques mois, qu'il se cache dans son cabanon pour le faire, qu'il le fait tous les jours, plusieurs fois par jour jusqu'à ce qu'il soit saoul. Ma mère le fuit, elle-même déjà absorbée par ses examens médicaux qui se poursuivent sans cesse concernant ses taches aux poumons et aux jambes découvertes en décembre. Elle n'arrive plus à le regarder dans les yeux, elle n'arrive plus à faire semblant de ne pas remarquer qu'il a peine à se tenir debout. Elle suit les recommandations du docteur de son mari. "Laissez les AA s'en occuper, ne lui dites rien."

Déjà, deux soirs cette semaine, il avait peine à marcher. Prenez note que nous sommes mercredi et que la soireé n'est pas terminée. Cela peut sembler tellement banale pour certains. Mais quand on a passé son enfance avec un père alcoolique, cette nouvelle à l'effet d'une tornade en nous. Elle laisse sur son passage; déception, trahison, frustration, craintes et impuissance.

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