jeudi 17 avril 2008

Sous le silence

C'est sous le silence que j'ai passé ce dernier mois et demi.

C'est sous le silence qu'est passée cette rupture avec mon bel étranger devenu si présent dans ma vie, dans ma tête et dans mon coeur, non plus juste dans mon lit.

C'est sous le silence que passent mes inquiétudes fasse à ma soeur si fragile ces temps-ci.

C'est sous le silence que le stress du travail passe et fait des ravages sur son passage.

C'est sous le silence que passe ma propre fragilité des dernières semaines.

Il y a de ces moments dans ma vie ou je ferme la porte derrière moi. Je me blottis dans mon univers imaginaire, souvent destructeur, pour souffrir en silence. Je constate, j'analyse, je crains, je me fais des idées et la peur s'empare de moi, donc j'ouvre la porte tout doucement pour laisser un peu du monde extérieur me ramener sur une route plus douce et plus plaisante à imaginer.

Avez-vous vu le film Borderline? J'ai adoré. Ce film est venu confirmer ce diagnostic reçu que je refusais de me coller à la peau.

J'ai vu au grand écran ma vie se dérouler sous mes yeux avec un degré un peu plus élevé de folie. Cela m'a soulagé, cela m'a touché, cela m'a gêné, car j'avais l'impression que tout le monde savait. J'avais l'impression que le regard de tous ceux qui se trouvaient dans la salle s'adressait à moi. Ce fût un moment spécial dans ma vie. Vous vous souvenez, je vous ai déjà parlé de ce blocage émotif que j'ai, de cette impossibilité de pleurer lorsque je suis triste? L'actrice vit la même chose dans le film. Le fait de voir quelqu'un souffrir autant sans pouvoir verser une larme est venu me chercher.

C'est sous le silence que cette recherche des émotions qui m'habitent se fait. Je les ressens, je peux décrire leurs sensations, mais j'éprouve beaucoup de difficulté à les nommer, les identifier, et surtout à les laisser vivre en moi. J'ai tellement hâte de pouvoir pleurer pour autre chose que de la douleur physique.

Le jour où cela se produira, je crois que je vais en avoir pour un bout à pleurer. Ça fait tellement d'année que j'accumule en silence.

2 commentaires:

Ondine a dit…

Les choses que l'on peut nommer font toujours moins mal. À défaut de les dire tout haut, tu les écris... un pas important, tout de même. Câlin...

Karim'Agine a dit…

Merci Ondine! Sincèrement merci!