jeudi 10 décembre 2009

Et une de plus!

Avez-vous déjà eu cette sensation que rien de pire ne peut vous arriver? Que la vie allait vous laissez tranquille pour un certains temps? Je croyais bien que ça allait être mon cas. Je n'étais pas la seule à le croire et à le dire d'ailleurs! Tout le monde me disait que rien de pire ne pouvait m'arriver, que le vent allait tourner et m'apporter plein de belles choses pour les années à venir.


Toutefois, une brique supplémentaire vient de me tomber sur la tête. En fait, elle vient de frapper ma famille toute entière. Un grand coup en plein visage qui me laisse avec la sensation d'être assomée, exténuée, découragée. Je ne peux pas croire qu'encore une fois nous soyons mis à l'épreuve. Moi, qui, dans mon dernier billet parlait d'un certain espoir de magie.

Un nouveau diagnostic a été émis. Maman est accablée par la nouvelle. La maladie que l'on redoutait tant, que l'on avait écarté il y a de ça à peine deux mois, est bel et bien là. La mangeuse d'hommes loge en ma mère depuis deux ans. Elle se présente sous un différent nom. Elle se nomme maintenant; lymphôme non-hodgkinien (LNH) d'un certain type dont j'ai oublié le nom. Elle est répandue à travers son organisme et elle ne guérira jamais.

Dès janvier, la chimio sera entamée. Cette dernière permettra à ma mère de vivre avec moins de douleurs et tout dépendant comment son corps réagira, elle achètera du temps à ma mère.


Combien de temps nous avons devant nous avec elle? Nous l'ignorons! Si nous sommes très chanceux, elle pourrait en avoir pour 20 ans...mais cela peut se limiter à moins de 5 ans si son corps n'accepte pas ce traitement reçu par le passé pour son cancer du sein.

Et nous qui pensions qu'il n'y avait plus de brique au dessous de nos têtes!

Je suis exténuée. Se nourrir des petites douceurs de la vie m'a permis de rester debout ces dernières années, mais je me sens usée par toutes ces malchances. Chaque fois, je m'effrite un peu plus et aujourd'hui, c'est affaiblie, fragile et déprimée que je vous écris.

9 commentaires:

Ondine a dit…

Mes pensées t'accompagnent dans cette nouvelle épreuve. Le mental est parfois si fort qu'il mate la physique. Souhaitons que celui de ta mère repousse la maladie le plus longtemps possible.

Anonyme a dit…

Je suis si triste pour ta maman, pour ta famille, pour toi...
Les mots me manquent, je ne peux que vous envoyer toutes mes pensées positives et d'espoir.

Tricotez serré, courage encore et encore, profitez de chaque moment de calme et de bonheur à savourer ensemble.

Prends soin de toi et donnes des nouvelles...

Amitiés
France

France

Karim'Agine a dit…

Merci à vous deux pour ces encouragements! C'est apprécié.
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Une femme libre a dit…

Que dire? Que faire? Peut-être vous rappeler que vous êtes une belle personne, importante, et que ça vaut la peine que vous preniez soin de vous, que vous vous gâtiez, que vous profitiez de la vie. Vous avez le droit, le droit, que dis-je, le devoir, d'être heureuse et en santé, même si des personnes chères sont malades. Je pense à vous.

Karim'Agine a dit…

Comment y arriver Femme libre? Le fait d'accumuler les épreuves l'une par dessus l'autre m'a épuisé. Le droit et le devoir d'être heureuse...difficile jusqu'ici à imaginer, cela viendra peut-être avec le temps.

Anonyme a dit…

Essais alors, un jour à la fois, une heure à la fois s'il le faut, d'apprécier de petites joies: la nature autour de toi, un ciel vaste ou poudreux, la beauté de la vie... Oblige-toi à conserver de petits moments bien à toi, que tu privilégierais en temps normal: prendre un bain aux chandelles, lire un livre emmitouflée dans ton lit, sortir au resto avec un(e) ami(e)... Femme libre a raison. Ne t'oublie pas entièrement, ce ne serait bon ni pour toi, ni pour ta mère. La vie file et chacun de nous se doit de travailler au bonheur pour conserver santé et équilibre intérieur!

Prends soin

France

Karim'Agine a dit…

France voilà bien des années que je fais cet exercice. Je le fais justement afin de trouver du beau et du bon autour de moi. C'est ce que je dis dans le dernier paragraphe de mon billet.

Je respire l'ordeur de mon café le matin parce que c'est un bon moment pour moi, j'admire le ciel tous les jours, car je le trouve d'une grande beauté peu importe ses couleurs...¸

C'est que cela devient fatigant d'avoir toujours à faire un effort afin de trouver la vie belle.
J'aimerais juste être frapper par le bonheur, la facilité, le beau, le bon, la chance un peu. Pas nécessairement tout en même temps, mais un peu de ça de temps en temps.
Les grosses épreuves peuvent aller ailleurs un peu de temps en temps. Non pas que je souhaite du malheur aux gens, mais oufff...on en a assez eu chez nous.

Il est également très douloureux de voir sa mère pleurer, déprimer, souffrir tous les jours. Comment l'encourager? Comment la rassurer? Elle sait que nous sommes là tous autour d'elle, avec elle.
Ce n'est pas ce qu'elle souhaite...elle voudrait la paix, la santé, profiter enfin un peu de ses enfants et petits enfants ainsi que de la vie, chose qu'elle ne s'est pas permise du vivant de mon père.
Au lieu de ça, une grande bataille s'amorce afin de prolonger sa vie auprès de nous tous.

Anonyme a dit…

J'imagine en effet comme cela doit être épuisant et éprouvant pour toi. Vivre tant d'épreuves en boucles, sans réel répi.

J'avoue que le fait d'avoir plusieurs enfants m'a fait voir la maladie, la mort et les nombreuses difficultés de la vie d'une façon, non pas détachée, mais parrallèle mettons. La survie et les responsabilités familiales (dont celle d'être une maman heureuse pour mes enfants) me ramenant toujours dans le concret, l'action concrète du moins.

Mais je n'ai aucune expérience en ces boucles de malheur très graves, ou d'épreuves terribles qui semblent s'acharner sur certaines personnes ou familles.

Pourquoi est la grande question. Malchance, hasard,attirance, Karma des vies passées et présente, jugement divin?
Je ne sais pas, mais me fiant à mes propres épreuves et j'avoue, à ma foi (qui pige un peu partout), je croirais que les «malheurs» sont absolument à éviter mais que, paradoxalement, ils nous forment, nous ouvrent le coeur par la douleur. Mais pourquoi la mort ou la souffrance d'un enfant,ou les agressions sur des victimes innocentes par exemple? Pourquoi certains souffrent-ils plus que d'autres?
Pourquoi les Tunamis et les tremblements de terre tuent-ils principalement des gens qui souffraient déjà de pauvreté mettons, genre: aucune justice?
À cela je me répond naïvement que c'est notre âme qui est, bien plus que notre corps dans ce court passage sur terre, en cheminement. Et qu'il semble que pour ouvrir réellement notre coeur à l'amour, il faille souffrir.
Très désagréable, mais efficace je crois. On apprend à pas mettre les mains dans le feu, à écouter son corps (parfois)après un lumbago ou un burnout, à pas s'embarquer dans des amours qui nous arrachent le coeur ou nous brisent...
Si on ne souffrait pas, on stagnerait peut être un peu trop.

En fait, à part prendre chaque vague de souffrance une à la fois et profiter de chaque répi pleinement, en s'efforçant d'en provoquer s'il le faut; je ne connais pas grands trucs. Avec, bien sûr, le fait d'être ensemble, de s'encourager, de se tenir la main et d'espérer le meilleur...

Le meilleur. C'est ce que je vous souhaite pour 2010!

Prends soin de toi, c'est essentiel pour pouvoir prendre soin des autres...

Amitiés

France

Karim'Agine a dit…

Je suis tout à fait d'accord avec toi France. Les épreuves nous ouvre le coeur. Elles nous font grandir, elle nous font évoluer.

Je sais qu'avoir des enfants changerait toute ma perspective, ma façon d'aborder les épreuves. Je vois mes soeurs qui vivent de beaux et bons moments d'émerveillement avec leurs enfants et ces derniers chassent la douleur, leurs permettent de rester dans le moment présent.
Ce n'est guère mon cas.

Le fait de ne pas avoir d'enfant, de conjoint fait parti de mes souffrances et les alimente. J'ai toujours crainds que mes parents ne vivent pas assez vieux pour connaître ma progéniture.

Je crois également que ma mission sur terre est de venir en aide aux autres. Voilà juste que j'ai bien hâte que l'on prenne soin de moi.

En attendant, j'essaie de rester forte, de nourrir la petite flamme d'espoir en moi, la graine de positivisme qui sommeille loin en moi. Ma mère en a grandement besoin.

Un jour à la fois, je prends soin de moi, j'essaie de me faire des plaisirs afin d'avoir l'énergie d'affronter la suite.

Merci à toi France
sincère merci
K.