samedi 13 octobre 2007

Trop jeune pour mourir!

C'est sous un ciel pluvieux et sur les paroles de James Blunt que les adieux à une jeune femme de 25 ans se faisaient aujourd'hui. Un montage vidéo de son enfance jusqu'à l'atteinte de son quart de siècle défilait parfois sous des yeux secs comme un désert parfois sous des yeux noyés dans un océan de larmes salées.

Après avoir reçu la nouvelle d'une récidive de son cancer de la peau, ce petit bout de femme s'est retrouvée sans traitement possible pour allonger sa durée de vie. Elle a dû accepter qu'il ne lui restait que quelques mois à passer aux côtés des siens et que son passage sur la terre s'arrêterait là pour elle.

Après 41 jours à serrer la main de sa fille dans la sienne pour l'accompagner dans sa peur de mourir, dans sa souffrance, puis dans son désir d'enfin partir pour arrêter son calvair, le ciel est venu reprendre à cette mère ce qu'elle avait créé 25 années plus tôt. Jours et nuits, elle a été à ses côtés à sa demande, car sa petite dernière ne voulait pas mourir seule.

Les premières nuits, son bébé combattait le sommeil de peur de ne plus jamais se réveiller. Il s'inquiétait de tous mouvements faits par sa mère. " Où vas-tu? Tu restes avec moi hen? Ne part pas même si je m'endors! Tiens moi la main. Reste avec moi maman. J'ai peur!"

Puis, plus les jours passaient, plus la douleur devenait insupportable. "Maman, j'ai hâte que ça finisse. Je n'en peux plus de souffrir. Jai tellement faim. Demande au docteur pour combien de temps j'en ai encore. Maman, je suis prête à partir, je n'en peux plus..."

Main dans la main, ces deux femmes se sont dit adieu et se sont soumises au voyage que la vie leur imposa. L'une pour qui l'on ignore la destination et l'autre, pour laquelle on ne veut même pas imaginer la douleur vécue au départ, à celle à vivre pendant le périple à venir et aux éventuelles embuches à surmonter au cours de ce long voyage sans sa fille.

Son nouveau mari, pour qui cette situation réveille de vieilles blessures a été et est encore là auprès d'elle comme personne ne pourrait l'être. Chaque soir, il allait apporter un petit plat cuisiné à son épouse, écoutait cette dernière et donnait beaucoup de courage à sa belle-fille. Aujourd'hui, pendant cette douloureuse cérémonie, il tenait la main de sa bien aimé, lui carressait le dos, la regardait avec des yeux remplis de compassion, d'amour et de respect.
10 ans auparavant, il faisait ses adieux à sa première femme et à la mère de ses deux garçons, qui, elle aussi, succomba suite à un cancer généralisé.

À vous tous, "Mamie Li, Papi Zi, Papa Paul, Maman Julie" comme mon fieul aime tant les nommer, je vous envoie du courage, de l'amour et des pensées afin, non pas de soulager votre peine, mais bien de la partager.

À toi Kathy, bon voyage et j'espère que la destination saura te plaire autant que celles que tu as visitées lorsque tu étais de ce monde!!!

3 commentaires:

Ondine a dit…

La vie continue de battre, entière, même au seuil de la mort... Merci d'avoir partagé ce moment d'intensité avec nous!

Monsieur l'adulte a dit…

Très bel hommage, vraiment...

Karim'Agine a dit…

Ondine, merci de m'avoir lu et de reconnaître l'intensité dans ce billet.

Monsieur l'adulte, bienvenue chez moi dans un premier temps et merci pour le commentaire.